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 rewrite the stars - jamie/lena

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AuteurMessage
Teddy Henstridge
MEGAMODEST i never boast... or just a little.
Teddy Henstridge


Messages : 1694
Date d'inscription : 14/08/2010
Age : 32

rewrite the stars - jamie/lena Empty
MessageSujet: rewrite the stars - jamie/lena   rewrite the stars - jamie/lena EmptyDim 11 Fév - 3:01

Lena Maclean a écrit:
--------------

Sure, it's nice to open a gift that's tied up with a perfect bow
But the greatest present of all was given to me long ago
It's something I would never trade, It's the family that we've made
.”
--------------

Son père dormait paisiblement derrière la vitre. Lena s'était débrouillée pour lui avoir une chambre seul grâce à un petit pot-de-vin qui en valait indiscutablement la peine, ce même s'il aurait été tellement plus à son aise dans son propre lit. Elle aurait cuisiné quelque chose de simple, le lui aurait emmené au lit et l'aurait couvé d'un regard inquiet pendant qu'il dégustait sa cuisine tout sauf raffinée. À la place, elle écumait les couloirs de l'hôpital en quête d'un je-ne-sais-quoi qui pourrait, à défaut d'arranger la situation, améliorer ce réveillon de Noël particulièrement amer. Son père était tombé dans les escaliers dans l'après-midi, après un malaise. Un énième. Tellement fréquents que Lena ne parvenait plus à les compter, et désespérait à chaque fois un peu plus de voir l'état de son père s'améliorer. Rongée par une inquiétude particulièrement douloureuse, elle était resté là, devant la vitre qui la séparait du lit de son père, des heures durant. Elle s'était rongé les ongles jusqu'au sang, ce qu'elle ne faisait jamais et se retrouva si démunie qu'elle se retint au moins deux fois de fondre en larmes lamentablement. Elles étaient là, les larmes. Pile dans le coin de ses yeux bleus, juste assez visible pour qu'on puisse aisément y lire sa détresse. Elle portait un pull de noël absolument ridicule. Rouge vif, avec une frise de flocons de neige et de rennes blanc. Son père le lui avait offert pour l'occasion. Pour une fois qu'elle était là, avait-il précisé, ouvrant ainsi une brèche dans le cœur de sa fille qui regrettait à présent toutes les occasions manquées. À cause des études, de l'argent, et de la distance surtout, fut un temps où elle se prenait pour une amerloque. Puis du manque de temps l'année passée. De regret, une larme trouva le chemin de sa pommette et dessina le contour saillant de sa joue. En levant les yeux, c'est là qu'elle remarqua la silhouette qui venait dans sa direction. Une qu'elle pourrait reconnaître entre un milliard et qui n'avait pas sa place ici. Elle poussa un long soupir, et s'empressa de balayer sa détresse autant qu'elle le pouvait d'un revers de la main. Merde. ― Qu'est-ce que tu fais là ? lança-t-elle, sur la défensive, la voix éraillée. D'avoir quelqu'un qu'elle connaissait ici, dans ces conditions, lui donna d'autant plus envie de pleurer qu'elle remarqua enfin qu'elle était foutrement seule la veille de Noël. Elle avait prévenu Reese et sa mère, puis Jonas et Stella, mais aucun n'avait répondu et elle ne s'attendait de toute façon pas à les voir arriver, ou appeler. Parce qu'il s'agissait d'une fête de famille, et sa famille à elle dormait d'un sommeil médicamenteux. ― Je vois. Le coup du bon samaritain, c'est ça ? poursuivit-elle, quitte à devenir presque odieuse. Lena refusait d'être sa bonne action de fin d'année. Le petit geste comm' qui ferait qu'il aurait pas son nom gravé dans les registres de satan. Comme si c'était suffisant pour expier une vie dans le pêché. ― J'ai pas besoin de toi, ok ? Tu peux rentrer chez toi. Elle s'était mise à pleurer en plein milieu de sa phrase, incapable de lui donner une fin à peu prêt correcte. Mais elle faisait confiance à Jamie pour avoir saisi sa demande, si ce n'est son ordre. Elle avait passé tant de Noël avec lui que c'en devenait limite plus douloureux de le voir là. Parfois même, ils avaient passé les fêtes de fins d'années ensemble, seulement eux. Lena s'en rappelait encore comme si c'était hier. La première année à Brown, ils avaient passé noël en tête-à-tête, aussi loin des drames à venir que de leurs familles. Jamie était nettement meilleur qu'elle derrière les fourneaux, pourtant ils s'étaient contenté de récupérer une cargaison de frites et de burgers, et d'engloutir le tout sous la couette, devant une série de films.  La seconde année, il avait décidé qu'une soirée étudiante, une de plus, serait beaucoup plus intéressante que de passer la soirée avec elle devant un film. Il s'était tiré à l'anglaise pendant qu'elle prenait sa douche, conscient qu'elle n'apprécierait pas. Il n'y avait pas eu de troisième fois. Le fossé était là, devant eux, creusé si profondément qu'il pouvait facilement passer pour un précipice. Émotionnellement éreintée par cette fin d'année, Lena se laissa le temps de souffler, et de réfléchir à autre chose qu'un ton désobligeant et quelques reproches de plus à sortir à Jamie, qui finalement se trouvait lui aussi dans un hôpital la veille de Noël. Lena avait toujours été qualifiée de chic fille, et même si elle en voulait à Jamie pour son comportement, elle refusait catégoriquement de dégénérer vers le cliché de l'ex sans dignité et bouffée par l'aigreur. Et puis, au nom de l'esprit de Noël, elle devait s'obliger à plus de conciliation.  ― Tu sais, l'année passée je n'ai pas pris le temps de venir. Trop de travail, pas le temps. J'ai loupé ma chance d'avoir un noël avec lui, finit-elle par lâcher, les joues et adorablement rosies. Après leur rupture, elle s'était tuée à la tâche. Entre les études, les stages et plus tard le travail, Lena n'avait plus consacré de temps ni à son père, ni à qui que ce soit. Même pas à elle-même, et se souvenait à peine de la dernière fois qu'elle avait proprement fêté son anniversaire. ― Et maintenant c'est certainement le dernier. Elle avait pris le plus grand soin à ne rien confier de sa vie à Jamie. Par pudeur, et instinct de préservation peut-être. Mais à quoi bon ce soir. Bouffée toute entière par les regrets, elle haussa les épaules et se laissa glisser le long du mur jusqu'au sol, s'asseyant en tailleur. ― Rentre chez toi, suggéra-t-elle, cette fois plus douce. Il avait largement mieux à faire, et elle, de son côté, ne serait jamais venue pour lui compte tenu de l'état de leur relation. La différence entre eux était là. Elle pouvait lui reprocher bien des choses, mais Jamie avait toujours su être un ami impeccable, prêt à tout sacrifier pour elle, et le reste de la bande, alors qu'elle parvenait à faire une croix sur ses proches si aisément.


Jamie Sinclair a écrit:
Dear Santa, I'm writing to let you know I've been naughty...
You fat, judgmental bastard.


Il devait passer le réveillon de Noël chez ses parents, comme les Sinclair l’avaient toujours fait, à l’exception de la période américaine de Jamie. Très vite, alors qu’ils venaient d’entamer la première coupe de champagne, Martha, la mère de Jamie fit part d’un incident ayant eu lieu dans l’après-midi. Les pompiers étaient venus à la maison des Maclean et avaient emmené le pauvre père de Lena aux urgences. Avant qu’elle n’ait eu le temps d’ajouter le moindre détail, Jamie s’était levé du canapé et avait déjà enfilé son manteau. Partant en furie, il accouru vers sa voiture et se dirigea vers l’hôpital de Fortingall. Il n’était certainement pas dans la meilleure des relations avec Lena mais il ne pouvait se résoudre à la laisser passer Noël seule au chevet de son père. Peut-être n’était-elle pas seule, peut-être que les Balfour étaient déjà à ses côtés, peut-être que sa demi-sœur l’avait déjà rejoint, mais Jamie devait en avoir le cœur net, quitte à repartir aussitôt si elle était déjà bien entourée. Il fit un léger détour sur son chemin pour acheter à manger à Lena et une quinzaine de minutes plus tard, il était arrivé à l’accueil de l’hôpital. Stressé et impatient, il faisait claquer ses doigts contre le comptoir en attendant que quelqu’un vienne répondre aux renseignements qu’il souhaitait demander. Bien entendu, les effectifs de l’hôpital étaient assez restreints ce soir et ce n’est qu’au bout de presque dix minutes d’attente que quelqu’un vint lui indiquer dans quelle chambre monsieur Maclean avait été installé. Il dévala les escaliers, trois marches par trois pour finalement arriver au quatrième étage. Il aperçut directement Lena, seule, pleine de détresse, au bout du couloir. Il avait mal au cœur de la voir dans cet état, de la savoir triste de nouveau, de voir de nouveau la vie s’acharner sur elle que l’instinct d’aller la réconforter surgit immédiatement. L’accueil glacial – et prévisible – qu’elle lui accorda ne changea rien aux motivations de Jamie. Elle pouvait penser qu’il était uniquement là pour faire sa bonne action de l’année, qu’il était venu dans la seule optique de marquer des points auprès d’elle en vue d’une possible réconciliation, il s’en foutait. Tout ce qu’il voulait était lui offrir un peu de réconfort, un peu de compagnie. « J’en ai rien à foutre de ce que tu peux penser de moi Lena, il est hors de question que je te laisse traverser ça toute seule. » répondit-il tranquillement, le regard désolé. Personne n’était venue la soutenir, personne. Et elle s’apprêtait à passer le pire réveillon possible, seule à l’hôpital, au chevet de son père, inconscient. La moindre des choses que Jamie pouvait faire était d’être présent, d’être cette épaule qui apportait un soutien, d’être cette compagnie qui pouvait lui changer les idées. « Surtout pas aujourd’hui. » ajouta-t-il. Noël avait toujours été une fête spéciale pour eux, depuis tout petits ils appréhendaient cette fête avec une excitation non dissimulée. Du moins c’était le cas jusqu’à ce que Jamie foute tout en l’air et ruine tout ce qu’ils avaient toujours partagé. « Je n’irai nulle part. » répliqua-t-il lorsqu’elle lui demanda de s’en aller et laissa couler les larmes sur ses joues rosies. Le cœur à moitié brisé, Jamie alla contre toutes les barrières que ses actes avaient dressées entre lui et Lena et ne put s’empêcher de la prendre dans ses bras.  Elle allait sûrement le repousser, il avait été horrible avec elle et la dernière chose qu’elle attendait de lui était sûrement une telle proximité physique, mais il s’en foutait. Ce dont elle avait réellement besoin c’était de quelqu’un qui tenait à elle, quelqu’un qui lui offre un tant soit peu de réconfort, et à cet instant présent, seul Jamie semblait être en position de le faire. « Laisse-toi aller Lena, rien qu’aujourd’hui. Tu pourras continuer à me détester demain. » chuchota-t-il tout en relâchant l’étreinte. Il endosserait de nouveau le rôle du connard sans problème, mais en temps voulu. Ce soir il ne s’agissait pas de leur histoire, pas des conneries qu’il avait pu faire, pas de la souffrance qu’il avait pu lui infliger, non, ce soir c’était à propos de Lena, uniquement d’elle. A propos de faire en sorte que sa soirée soit un peu moins pénible, que ce réveillon de Noël ne se transforme pas en cauchemar complet et ce, même si la situation était plutôt mal engagée. « Tu auras d’autres occasions, j’en suis certain. Ton père est un battant, il s’en remettra. » répondit-il, se voulant le plus bienveillant possible lorsque Lena évoqua la possibilité que ce Noël soit le dernier qu’elle puisse passer en la compagnie de son père. Son père, Jamie l’avait toujours admiré, un homme fort qui avait toujours tout fait pour sa fille et qui l’avait parfaitement élevé, quelqu’un qui ne rechignait jamais devant le moindre effort, un homme bien en soit. Il n’avait aucune idée de ce que les médecins avaient pu dire à Lena mais il essayait de se montrer le plus rassurant, car il savait que monsieur Maclean ferait tout ce qui était en son pouvoir pour retrouver sa fille. « Tu pourras le répéter autant de fois que tu veux, ça ne me fera pas partir pour autant. » répondit-il lorsqu’elle lui demanda de nouveau de partir. « Que tu le veuilles ou non, je serai là pour toi, il est hors de question que tu passes le réveillon seule, à veiller sur ton père. » Il tenta de nouveau un contact physique en prenant sa main droite dans la sienne. S’il s’écoutait, il passerait la soirée à la prendre dans ses bras, où elle se sentait en sécurité avant qu’il ne foute tout en l’air. « Je t’ai apporté à manger. » lâcha-t-il en lui tendant le sac qu’il avait pris au drive de five guys. Il savait qu’elle appréciait tout particulièrement leurs burgers (ou du moins, c’était le cas auparavant). « C’est pas de la grande gastronomie mais ça sera toujours mieux que les potages immondes du distributeur. » Et de toute façon, la grande gastronomie n’aurait pas eu sa place ce soir, pas dans de telles circonstances. Il n’y avait rien à célébrer, juste à espérer une bonne étoile. Après un long silence, il se décida finalement à lui demander le pronostic des médecins. « Qu’est-ce que les docteurs t’ont dit ? »

Lena Maclean a écrit:
― Ne me parle pas comme ça, gronda-t-elle, comme l'éclair tombe sur un arbre. Elle n'allait certainement pas ménager le grand seigneur malgré son but louable - quoi que questionnable, et le timbre suave qu'il utilisait à son égard. Couvée par ce regard bienveillant qu'elle connaissait si bien, mais à jamais méfiante, Lena dut se mordre la lèvre pour s'empêcher de le broyer sous une ribambelle de reproches. Dignité mal placée oblige, elle refusait de voir la main tendue, ou même de lire ses bonnes intentions lisibles en filigranes dans son regard, sur ses lèvres, ses traits, et au travers de l'habituel ton rude qu'il utilisait lorsqu'on n'allait pas dans son sens. Contraste, Jamie était habité par ce calme tout authentique. Celui du type qui n'a rien à gagner, ni à perdre - si ce n'est une soirée avec sa famille autour d'une volaille trop cuite, à supporter les questions invasives d'une mère pressée de montrer les photos de ses petits enfants à ses copines du club de lecture. ― Toujours aussi borné, souffla-t-elle, résignée à le laisser l'emporter pour cette fois-ci. L'humeur n'était plus à cette guéguerre minable qu'elle était seule à livrer contre Jamie. Jamie qui encaissait ses coups risibles de médiocrités sans jamais se démonter. Il rechignait parfois, par manque de maitrise, et par lassitude peut-être. Se justifiait, beaucoup. Pas assez à ses yeux, mais assez pour être relevé. Au moins, sa présence parvenait à lui faire oublier, que son père luttait dans la pièce d'à côté, et si quelques larmes s'étaient tracés un chemin sur ses joues, Lena se laissa consumer par toute l'affection qu'elle ressentait pour lui lorsque Jamie, (trop) téméraire, enroula ses épaules dans un étau ferme, mais doux. Être dans ses bras provoqua en elle une sensation innommable. Une douleur pénétrante, comme si on l'écorchait vive, ce dans une étreinte moelleuse, bienvenue et parfumée au bonheur audacieux de ces retrouvailles physiques. Les muscles raides, le cœur à la halte, et les yeux grands ouverts, Lena resta plantée dans ses bras, bête de ne pas l'avoir vu venir. Il osait. Parce que c'était sa spécialité, à Jamie : oser. Il  était un type bourré d'audace, piloté par un besoin viscéral d’exécuter, et de demander pardon après, plutôt que de demander une permission – qu'elle aurait refusé. Étranglée par le sentiment d'être une pauvre gosse prise en pitié, Lena eut le réflexe de le repousser - au moins une minute trop tard. ― Laisse-toi aller ? Non, mais sérieusement, protesta-t-elle dans une tentative franchement pauvre de s'extraire de son étreinte. Manifestement paumée, Lena le détailla du regard un long moment, les bras croisées autour de sa poitrine, ne sachant plus où se foutre. Elle n'était pas cette pauvre fille dénuée de toute dignité qui allait fondre dans les bras de son ex à la première opportunité.  Aucun miracle de Noël ne  pourrait changer le fait que Jamie portait sur lui un blâme qu'elle était seule à pouvoir révoquer. Il avait été le témoin de ses larmes à de trop nombreuses reprises, et Lena refusa de lui en accorder une de plus. ― Et je ne te déteste pas. reprit-elle. Just wish you'd drown in a pool of your own pee. L'homme qui se reposait derrière la vitre, qu'elle regardait à présent avec une avidité douloureuse, l'avait éduquée en éludant la haine. Il lui avait enseigné l'amour, l'amitié, et toute une palette de sentiments dont la haine ne faisait pas partie. Même s'il y avait matière à s'attarder sur Jamie de ce côté-là, elle refusait obstinément de discréditer leur relation, même d'amour, au profit d'un sentiment qui n'en valait pas la peine. ― T'en sais rien, nota-t-elle, pondérée, quoi qu'un brin mélancolique. ― Tu t'imaginais être là, toi, l'année passée ? poursuivit-elle, sans se demander ce qu'elle avait secrètement souhaité pour 2017. Elle savait parfaitement qu'elle était passé au travers des résolutions idiotes grâce au travail qui, à son plus grand regret, avait pris une place trop importante dans sa vie. ― Et tu crois que tu seras où l'année prochaine ? demanda-t-elle, sans espérer une réponse de sa part. Si la fin d'année n'était pas l'époque toute désignée pour se montrer énigmatique, et méditer sur sa propre existence, alors quand ? (flashforward, dec. 2018 ― Ça te va tellement bien – Il parait. Elya lui fit l'honneur d'un sourire scintillant, d'ores et déjà prête à endosser le rôle de marraine pour lequel elle était née et qu'elle s'était approprié lors d'une réunion au sommet dans l'arrière cours de la primaire. Le quart d'heure de récréation avait été ce jour-là productif, et Elya s'était empressée de rappeler toute sa gloire à une Lena déstabilisée par la surprise de son existence, mais ravie du soutien sans faille.) ― Qui sait. marmonna-t-elle, pensive. Ils étaient ici, et se parlaient, ce que Lena n'aurait même pas pu envisager une mois en arrière. À partir de là, tous les paris étaient engagés pour l'année à venir. Ereintée par cette journée, Lena poussa un profond soupir, et posa de nouveau un regard timide sur Jamie, toujours aussi borné. Si elle n'était pas capable de mettre de l'eau dans son vin, alors elle ne valait pas beaucoup mieux que lui. Noël était un jour de pardon, et si elle refusait catégoriquement de lui accorder le sien, en revanche elle était parfaitement consciente qu'une trêve entre eux la soulagerait d'un poids. ― J'aurais bien une réflexion ou deux à te faire au sujet de 'passer le réveillon de noël seule', mais je vais les garder pour moi en gage de petite paix, ne put-elle s'empêcher de rétorquer, espérant vicieusement qu'il prendrait la référence en pleine figure. Pourtant, elle devait lui concéder qu'il était là pour elle maintenant. Le timing n'était pas parfait, mais rien ne l'était, alors alors. ― Tu rigoles ? C'est la plus grande gastronomie du monde. Merci. L'ombre d'un petit sourire fit une apparition furtive sur ses lèvres, alors qu'on lui présentait un sac de son enseigne favorite. Lena n'était pas difficile à contenter niveau nourriture. Food is good était son éternel moto, et c'est sans se faire prier qu'elle commença à fouiller à la recherche de son burger – sa seule raison de vivre, au moins pour ce soir. ― Viens t'asseoir. Si tu l'oses. ― En gros ? Que ma raison principale, si ce n'est la seule, de venir à Fortingall allait probablement s'en aller dans les mois à venir. répondit-elle, las. Son père méritait du repos, et de s'éteindre comme il l'entendait : chez lui, entouré des siens. Lena veillait à ce qu'il ne manque de rien en attendant. Les rôles s'inversaient, et elle était maintenant parfaitement consciente qu'elle devait, pour son père, être aussi brave que lui et trouver en elle le courage de le laisser partir.

Jamie Sinclair a écrit:
Dear Santa, I'm writing to let you know I've been naughty...
You fat, judgmental bastard.


« Comme quoi ? Comme quelqu’un qui tient à toi ? » répondit-il immédiatement lorsque Lena lui ordonna de ne pas lui parler de la sorte. Il n’avait jamais été doué pour mettre les formes, les bonnes manières et la politesse il n’en avait jamais rien eu à foutre. Ce qui comptait dans un message c’était le fond, pas la forme, alors il pouvait paraître grossier, mal élevé, mais au moins il était entier et ne se cachait pas derrière quelques artifices trop sophistiqués. Il n’était pas venu pour jouer les preux chevaliers, pas venu pour marquer des points au près d’elle – même s’il n’allait certainement pas s’en plaindre le cas échéant – non, il était uniquement venu parce qu’il était inquiet pour elle, parce que Lena avait besoin de quelqu’un avec qui passer cette douloureuse soirée, pour oublier quelques secondes l’état dans lequel son père se trouvait, pour la tirer de cette solitude morbide. Il esquissa un bref sourire en réponse à la nouvelle réplique de Lena. Oui, borné il l’était, il le reconnaissait volonté, mais il y voyait plutôt de la persévérance qu’autre chose. Il ne rechignait pas devant l’échec, il ne l’avait jamais fait et ne le ferait probablement jamais. Il essayait encore, et encore, et encore. Se couvrir de ridicule ne lui faisait pas peur, il ne voulait pas simplement pas passer à côté d’une belle opportunité et le regretter par la suite. Même si des opportunités il en avait trop saisies – et pas que des opportunités – que paradoxalement, aujourd’hui c’était avec des remords qu’il vivait. Mais Lena pouvait le repousser autant de fois qu’elle le souhaitait, il finirait toujours par revenir (ou du moins, il reviendrait de très nombreuses fois). Et ce soir ne faisait pas exception à la règle, bien au contraire. Elle allait devoir compter sur lui pour toujours être dans les parages, pour être présent en cas de coup dur, pour ne plus être le lâche qu’il eut été. L’initiative de la prendre dans ses bras avait été instinctive, il n’avait rien planifié de tout cela, peut-être était-ce de trop – c’est en tout cas ce que les protestations de Lena laissaient penser – mais il n’en avait cure. Du réconfort, voilà ce dont elle avait besoin, et malheureusement pour elle, Jamie semblait être la seule personne de son entourage disposé à quitter sa famille en ce soir de réveillon pour lui en offrir. S’il se retint (difficilement) de sourire lorsque Lena lui répondit qu’elle ne le détestait pas, elle pouvait néanmoins facilement distinguer cette petite étincelle qui venait d’apparaitre dans ses yeux. Une simple phrase, mais un pas de géant à ses yeux, un pas dans la bonne direction, celle de l’apaisement et qui savait, peut-être qu’après des kilomètres à ramer, il atteindrait peut-être sa destination finale : la deuxième (ou énième) chance. Une qu’il se jurait de ne pas gâcher si elle lui était un jour attribuée. La question spontanée de Lena le laissa sans voix pendant plusieurs secondes. Il avait beau réfléchir, il n’avait pas à trouver la moindre réponse. Il n’était pas du genre à prévoir son avenir, à tirer des plans sur la comète, il vivait au jour le jour, profitait de la vie – peut-être un peu trop – et de tout ce qu’elle lui avait à lui offrir. Il ne prenait pas de bonnes (ou mauvaises) résolutions, ou toute autre merde de ce genre. Non, le passage d’une année à une autre n’avait jamais été pour lui qu’un jour, qu’une soirée comme une autre. Il se prenait une cuite comme il le faisait de nombreux autres jours de l’année, se réveillait avec une gueule de bois et le monde autour n’avait pas changé, rien n’avait bougé, tout était en l’état, rien de plus qu’une extravagance calendaire. « Je ne crois pas que je m’imaginais où que ce soit l’an dernier à vrai dire. » répondit-il finalement, avant d’être finalement assailli d’une nouvelle question concernant sa vision pour l’an prochain. « Je préfère ne pas répondre à la question au risque de paraître trop audacieux, même pour moi. » lâcha-t-il, cette fois-ci plus rapidement. Car à Noël prochain, en 2018, tout ce qu’il espérait était d’avoir eu sa nouvelle chance avec Lena, de s’être en parti racheté pour ses erreurs, d’avoir obtenu son pardon, et de recevoir son baiser en guise de cadeau. Mais il n’allait certainement pas lui lâcher ça, pas comme ça, pas comme une bombe, pas maintenant, pas dans ces circonstances-là. « Et moi qui pensais que ma cuisine était ta préférée, je vais essayer de ne pas trop être vexé. » répliqua-t-il, un sourire bienveillant sur les lèvres lorsque Lena le félicita pour le choix du repas (plus ou moins) apporté. Il avait souvent cuisiné lorsqu’ils étaient tous les deux à Providence (et même avant, à Fortingall) et organisait régulièrement des dîners en tête, probablement les meilleurs souvenirs qu’il gardait de Brown. Il accepta son invitation et s’assit à ses côtés, adossé contre le mur de la chambre de monsieur Maclean. Et assit, il faisait bien de l’être, car la nouvelle qu’elle lui annonça lui assona un sévère coup. L’était du père de Lena s’était fortement dégradé et d’après les médecins, son futur ne se comptait désormais plus qu’en mois. « Wow. Je sais pas quoi te dire Lena, je pensais pas que les choses s’étaient empirées à ce point-là. » Jamie n’avait aucune idée de ce qui était bon à dire ou non dans ce genre de situations. Il avait toujours été très gêné lorsqu’il devait présenter ses condoléances, il ne savait jamais comment s’y prendre, peur d’en faire trop, d’être déplacé, peur de ne pas en faire assez et de donner l’impression qu’il s’en foutait. C’était une de ses hantises, pas une phobie, mais une situation qui le mettait extrêmement mal à l’aise. S’il ne s’agissait ici pas techniquement de condoléances, c’était tout comme, peut-être même pire. Comment réconforter quelqu’un à qui l’on vient d’annoncer la mort plus ou moins imminente de son père ? Il était dépassé, désemparé comme il ne l’était que très rarement. Malgré tout, il se risqua à une nouvelle phrase. « Profite de tous les instants que tu peux passer avec lui. » lâcha-t-il, en passant de nouveau son bras autour des épaules de Lena. Puis une deuxième. « Je serais là pour toi, pour quoique ce soit. » Il était sûrement la dernière personne à qui elle demanderait de l’aide, de qui elle voudrait de l’aide – parce qu’après tout il était logique qu’elle ne le considère pas comme digne de confiance – mais elle n’aurait pas à le faire, il serait là pour elle, qu’elle le demande ou non. « Je suis vraiment désolé que tu aies à traverser tout ça, t’es la dernière personne qui le mérite. » ajouta-t-il, toujours de cette même manière très maladroite qui ne le caractérisait habituellement pas le moins du monde.

Lena Maclean a écrit:
― Mais ferme-la, le gronda-t-elle, vicieuse, bourrée de cette audace qu'elle exécrait chez lui. Elle poussa un soupir. Tout allait constamment, et inévitablement vers la confrontation avec lui. Ce soir, la force de se battre l'avait abandonnée, et elle gardait ses réserves pour son père alité, au cas où. Jamie était le cadet de ses soucis, ou presque, et Lena ne pouvait se permettre de lui accorder plus de crédit, et d'attention qu'il n'en méritait, cela même compte tenu de sa bonne volonté. ― Tu t'es jamais imaginé quoi que ce soit de l'avenir rétorqua-t-elle, sans agressivité, ni douceur. C'était bien là le problème. Jamie vivait un jour après l'autre, pendant qu'elle marchait un pas dans le présent certes, et un autre dans le futur. L'approche n'était pas la même. L'une n'était pas meilleure que l'autre, mais il n'en fallait pas plus pour les diviser. Elle voyait aujourd'hui les différences, les failles derrière leur amitié autrefois lisse, et en découvrait d'autres chaque jour. Le fossé creusé par leur relation amoureuse s'érodait davantage à chaque rencontre. ― Quoi que tu puisses espérer, ça ne se passera pas comme ça. Ça ne se passe jamais comme on l'aimerait. C'est même très souvent le contraire. Pourtant, elle attendait l'inattendu avec une impatience certaine, ce malgré qu'elle se sente obligée de planifier sa carrière à la réunion prêt. Il y avait certaines choses qu'on ne pouvait choisir, une zone d'ombre bienvenue dans le tableau déjà bien tracé de Lena Maclean, à condition que de l'ombre émerge du bon, et pas le décès de son père. ― C'est sa cuisine, ma préférée. Là n'était pas la question, mais sa nouvelle petite habitude de contredire Jamie trouvait encore un moyen de subsister malgré tout. ― Mais la tienne est pas mal, pour ce que je m'en souviens, avoua-t-elle, sincère, mais obnubilée par son double-cheeseburger mayonnaise salade champignons, et la ribambelle de frites froides qui allaient avec. Pas mal n'était pas forcément la meilleure manière de décrire la cuisine de Jamie, qui était en réalité succulente, mais qui était-elle si elle loupait une occasion de forcer un challenge dans sa caboche ? Elle le connaissait assez pour savoir par avance qu'il prendrait ce 'pas mal' de travers, et s'efforcerait de faire mieux une prochaine fois. Réconciliation à l'horizon ? Trop hantée par les circonstances, Lena n'était plus capable de faire la différence entre ce qu'elle voulait, et ne voulait pas, ni même de traiter le moindre sujet concernant Jamie Sinclair. Ses pensées fonctionnaient par automatisme, par fatigué, et par envie de s'extraire d'un présent trop douloureux.  ― T'es pas obligé de dire quoi que ce soit. Mais bien sûr que si. Jamie Sinclair était obligé de dire quelque chose. Comme il s'était senti obligé de venir frapper à sa porte, avec ses banalités et ses intentions dans les bras tout ça pour lui signifier, de façon tacite, qu'il savait qu'elle était là et se signaler à son tour. Jamie était obligé de dire, ou faire, d'être acteur, et elle remercia secrètement cette tête de mule d'avoir forcé sa présence auprès d'elle ce soir. ― Ça va aller, bailla-t-elle, crevée. Il n'avait pas l'air de comprendre, ou d'accepter au moins, qu'elle était plus la gosse qu'il avait connu. Qu'elle avait appris à vivre sans lui, son soutien, ses intentions chevaleresques, et ce côté grand frère protecteur qui tanguait constamment entre l'adorable et l'énervant selon la situation. Qu'elle l'avait appris de la manière la plus brutale, et douloureuse, imaginable, mais qu'elle s'était prise en charge. Elle était plus la gamine qui avait besoin de sa main pour avancer, de sa lumière pour voir dans le noir. Or so she thinks... ― Personne mérite ça, corrigea-t-elle, d'une voix enraillée. Personne mérite de perdre un parent, même pas lui qu'elle avait pourtant maudit sur des générations, mais Lena comprenait  peu à peu, non sans difficulté, qu'il était naturel de sa part de laisser son père, sa plus grande histoire d'amour, s'en aller vivre ses propres aventures auprès d'un mère qu'elle n'avait pas côtoyée. ― Laisse. Je suis lessivée. J'ai pleuré toute l'après-midi, je suis à sec, souffla-t-elle, littéralement vidée de tout. Larmes, énergie, envie de subsister. Confortablement installée dans son étreinte, sa tête tomba mollement dans le creux de son bras, ses longs cheveux blonds formant un tapis sur sa manche. Elle avait laissé son cheeseburger de côté, et piochait dans les frites de temps en temps. Lena, comme Joey Tribbiani, ne partageait pas sa nourriture. On ne pouvait pas prendre de frite dans son assiette sans écoper d'un scandal dans les formes. Ce pourquoi l'honneur d'en sacrifier une pour lui était d'autant plus important. ― Joyeux noël,   souhaita-t-elle, en lui tendant la plus longue des frites froides du paquet. Elle allait certainement pas sacrifier la potatoes accidentelle, mais fallait quand même la féliciter pour son offrande. Elle poussa un soupir, long et douloureux. Fatigué, aussi. Pendant un interminable moment, ils restèrent en silence, elle bercée dans la chaleur de son bras, regardant le plafond à la recherche d'un peu d'espoir, ou à défaut d'une anecdote drôle à raconter. Epiphanie. ― Quand j'étais petite, y avait ce gosse à l'école. Tu te souviendras peut-être de lui. Un sale môme. Mon père voulait pas que je sois amie avec lui, et m'avait même menacé de plus m'emmener faire du cheval si j'écoutais pas. Un argument de choc à l'époque. Bref, une fois, le gamin a ramassé toutes les fleurs de notre jardin pour en faire un bouquet pour sa mère, mais parce que Lola, cette sorcière, tu te souviens de Lola Barnett ? C'était une sorcière, bref.  Elle m'a piqué ma barrette avec un super nœud rouge dessus, du coup j'ai eu le droit aux fleurs. raconta-t-elle, à la fois amusée et déterminée. ―  J'ai compris y a trois jours à peine d'où venait le bouquet. J'ai rigolé pendant des heures dans le salon. J'en pouvais plus, franchement. Le pire, quand j'ai ramené le bouquet à la maison, et quand j'ai mis le truc dans un vase, tu sais ce qu'il a dit mon père ?  ' Elles sont belles, tes fleurs ', alors qu'il savait. Mais parce que j'étais tellement bouleversée pour ma barrette, il a rien dit. À y penser à nouveau, un sourire fit une apparition furtive sur son visage. ― T'étais vraiment un sale gosse, ajouta-t-elle, au cas où il se souviendra pas que le gosse était en fait lui. ― Quand je revois sa tête... Je le voyais pas comme ça à l'époque, mais purée Jamie, t'aurais vu sa tête. Il t'aurait tué du regard si t'avais été dans les parages. Elle explosa d'un rire franc, trompant le silence morbide du couloir. Elle aurait voulu s'excuser, auprès du personnel et de son père qui souffrait dans la pièce voisine, mais savait pertinemment que ce dernier préférait de loin son rire à ses larmes. Morale de l'histoire, elle avait un père qui s'inscrivait au tableau d'honneur des pères, et Jamie parvenait toujours à la faire rire sans même essayer. Un écho du passé qu'elle trouvait hilarant, maintenant qu'elle pouvait voir l'histoire d'une toute autre perspective. Y avait vraiment que Jamie pour dépouiller un homme de cette manière, et lui restituer le butin en se faisant passer pour le grand seigneur. ― À ton tour, raconte une histoire, souffla-t-elle, s'enfonçant plus profondément dans son étreinte.

Jamie Sinclair a écrit:
Dear Santa, I'm writing to let you know I've been naughty...
You fat, judgmental bastard.


Il décida de se taire, de ne pas la contrarier davantage lorsqu’elle lui ordonna de la fermer. Il était de toute façon venu pour la réconforter, pas pour rendre sa journée encore un peu plus merdique, si tant est que cela ait été possible. Il n’avait aussi pas envie d’entrer dans une énième confrontation, de devoir se battre, encore une fois, de hausser le ton alors que le père de Lena était inconscient dans la pièce d’à côté. Lena avait des problèmes bien plus importants que leur histoire à l’heure actuelle et il n’était pas égocentrique au point de recentrer une nouvelle fois la discussion sur lui. « Si tu le dis. » répondit-il simplement lorsque Lena l’accusa ne jamais se soucier du futur, toujours armé de cette volonté de ne pas entrer dans un énième conflit ouvert. Et puis, en y pensant bien, elle n’avait pas réellement tort, Jamie avait toujours priorisé le moment présent au futur, il ne voyait pas bien l’intérêt de prévoir tout ce que l’on pouvait de l’avenir si on oubliait de vivre sa vie en le faisant. Il chérissait les petits moments du quotidien, Jamie, il profitait toujours de tout à fond, peut-être même un peu trop, se créant par la même occasion tout un tas de problèmes. Au vu de la situation avec son père, Lena broyait forcément du noir et cela se ressentait dans ses paroles, quand elle déclara que rien ne se passait jamais de la façon dont on l’aurait imaginé. Si elle n’avait pas tort, Jamie tenta néanmoins d’apporter une note positive, refusant de la laisser plonger dans le pessimisme. « Et heureusement non ? Pas quand des choses comme ce qui arrive à ton père se produisent, mais en règle générale. La vie serait ennuyeuse si l’on pouvait tout prévoir à l’avance, s’il n’y avait pas de place pour l’imprévu, pour la spontanéité, tu ne crois pas ? » Quel serait l’intérêt d’une vie dont on connaîtrait les moindres détails à l’avance, une vie que l’on ne pourrait finalement pas vivre, pas pleinement en tout cas. Jamie ne savait pas s’il pourrait accepter une tellement situation, il finirait sûrement par s’ouvrir les veines ou sauter d’un toit. Une vie sans surprise, où ses actes n’auraient aucune incidence, comme s’il était une marionnette, non, il ne pourrait définitivement pas s’y faire. « Ok. » se contenta-t-il de répondre quand Lena qualifia simplement sa cuisine de pas mal. Intérieurement vexé, il ne préférait pas en rajouter sur le moment. Venir débattre de la qualité de sa cuisine ici, à l’hôpital, n’était certainement pas une priorité, il espérait seulement avoir l’occasion de lui prouver qu’elle avait tort lors d’un futur dîner pour lequel il mettrait les petits plats dans les grands. « C’est pas une question d’obligation, c’est une question d’envie. » rétorqua-t-il cette fois de manière un peu plus brusque. « Et j’ai envie d’être là pour toi, même si je ne l’ai malheureusement pas toujours été. » Il avait merdé, il en était conscient, plutôt deux fois qu’une, mais ce n’était pour autant qu’il allait se montrer indigne de confiance pour le restant de ses jours. Il se souciait énormément de Lena, quoiqu’elle puisse penser, et il n’allait certainement pas la laisser vivre cette épreuve seule, sans aucun soutien. Les Balfour allaient sûrement être là pour elle, eux aussi, mais pour le moment, il était le seul à s’être montré, le seul à ses côtés, pendant que les autres étaient très certainement en train de déguster une dinde trop cuite aux côtés d’une grand-mère dure de la feuille qui faisait répéter une phrase sur deux et d’un oncle raciste qui se plaignait de l’arrivée massive de migrants dans le Royaume-Uni. Il laissa – plus que volontiers – Lena déposa sa tête sur son épaule, et lui rendit un sourire quand elle lui tendit une des frites qu’il lui avait apportées. Il se voyait mal répondre à son Joyeux Noël, tout simplement car celui-ci n’avait rien de joyeux. Il était même difficile d’imaginer pire situation pour ce qui était censé être une des fêtes les plus heureuses de l’année. Il laissa le silence s’emparer de la pièce, profitant de la proximité qu’il avait avec Lena, jusqu’à ce qu’elle décide finalement de raconter une histoire, ou plutôt, un souvenir. Il sourit à nouveau lors du conte de l’histoire. Il ne se souvenait plus avoir voler les fleurs des MacLean pour les offrir ensuite à Lena mais il était certain qu’avec le recul la situation l’amusait. Il était également plus qu’agréable d’avoir une conversation avec Lena sans que celle-ci soit marquée par les cris, les reproches ou les regards noirs. « Tu mens, ton père m’a toujours adoré ! » répliqua-t-il en éclatant de rire à l’unisson avec elle. « Sale gosse, sale gosse… ça se discute. » enchaîna-t-il, une mine faussement vexée sur le visage. « Je vois un gamin qui veut offrir des fleurs à sa mère mais qui les offre à sa meilleure copine parce qu’elle est toute triste. » Il édulcorait sciemment la situation pour la mettre à son avantage, mais savait pertinemment qu’il était un gamin insupportable, à même titre qu’il pouvait se montrer excessivement énervant en tant qu’adulte. Il avait pour habitude de faire toutes les conneries possibles, Alaric en partenaire de crimes, et celle-ci était plutôt mignonne qu’autre chose. « Je trouve ça plutôt cool moi, les tendances kleptomanes mises de côté. » reprit-il, avant de poursuivre, un peu hésitant. « Et puis… je serais prêt à tout pour voir un sourire sur tes lèvres. » Il avait baissé les yeux, craignant la réaction de Lena et souhaitant par-dessus tout éviter qu’une nouvelle remarque assassine vienne ternir l’agréable moment qu’ils étaient en train de partager. Sans même s’en rendre compte, il avait d’ailleurs laissé sa tête se déposer contre celle de Lena, plus proches qu’ils ne l’avaient été depuis des années. « D’accord. » répondit-il quand ce fut son tour de partager une ancienne anecdote. Il réfléchit quelques instants, puis au bout de trente secondes, peut-être une minute, il se lança finalement. « On devait avoir quatre ou cinq ans, je sais plus trop. » commença-t-il, un sourire apparaissant déjà sur ses lèvres avant même qu’il ne soit rentré dans le vif du sujet. « Je m’étais donné du mal, je t’avais fabriqué une jolie carte et j’avais préparé des cookies avec ma mère. C’était pour la Saint Valentin, tout fier de moi j’étais venu sonner à ta porte pour te les offrir et tu les avais refusés parce que tu ne t’appelais pas Valentine. » s’esclaffa-t-il, avant de reprendre, toujours aussi amusé. « Tu l’avais mal pris même je me souviens. Tu ne m’avais pas parlé pendant les deux ou trois jours qui avaient suivi, tu pensais que j’avais oublié ton prénom où que je t’avais confondu avec une autre. » finit-il, des étoiles dans les yeux. « Mon p’tit cœur ne s’en est jamais remis. » plaisanta-t-il, priant intérieurement pour que Lena ne prenne pas cette dernière remarque de travers. Il prit une longue respiration, regardant fixement par la fenêtre qui se trouvait en face d’eux. « A vrai dire, je crois bien que je suis nostalgique de cette époque. Tout était tellement plus simple. » Lena était sans arrêt à ses côtés, son père était en bonne santé et surtout, il n’avait pas encore merdé.

Lena Maclean a écrit:
Elle leva les yeux au ciel, peu convaincue qu'elle était par son laïus sur l'imprévu. ― Au moins je sais où je vais, Ce côté rigide était là depuis toujours. Elle aimait les choses carrées, compartimentées. Son emploi du temps fonctionnait au quart d'heure prêt, et la place qu'elle laissait à la spontanéité était minime. Cela ne l'empêchait pas de se laisser surprendre par quelques imprévus, ni même de s'amuser. Sinon elle ne serait pas en train de fêter noël dans une clinique, au chevet de son père avec son ex petit ami. Elle serait en train de siroter un verre offert par Rhys dans l'un de ses nombreux clubs de la grosse pomme, entourée d'un cercle d'amis de là-bas, en qui elle pouvait avoir confiance et pour qui elle ne ressentait qu'une amitié frêle, certes, mais dénuée de toute réserve. Le simple fait qu'il évoque une époque dont elle ne voulait plus entendre parler lesta Lena d'un poids de plus. Elle se frotta les yeux, partagée entre l'envie de pleurer lamentablement une nouvelle fois, et celle de lui coller la gifle qu'il méritait depuis tant d'années. Mais il y aurait des occasions, et des meilleures. Aujourd'hui n'était pas le jour, et l'objet de sa visite, en somme elle, ne lui donnait aucun droit de s'élever contre lui au nom d'un passé qu'elle se devait de mettre de côté. Au moins pour cette fois, mais ça ne signifiait pas qu'elle devait le laisser s'en tirer sans y laisser un commentaire.  ― Et qu'est-ce qui te fais croire que j'ai envie que tu sois là pour moi ? Rien. La réponse, il pouvait la lire dans son regard froid, ce même si le ton de sa voix ne tanguait pas plus vers l'aigreur que vers la douceur. Il pouvait avoir des remords autant qu'il le voulait, et s'imposer comme il le faisait, mais leur relation n'était pas à la carte. Entre amitié le midi et amour le soir, au choix selon l'humeur et l'appétit. Il ne pouvait pas décider de vouloir d'elle du jour au lendemain, des moments où elle devait être là, et d'autres où elle devait s'effacer. Elle avait eu besoin de lui à d'autres moment et avait composé avec ses absences à répétition voire pire, mais ce n'était plus le cas maintenant. Pourtant, elle était ce soir assez las et éreintée pour se laisser charmer par quelques frites, un burger de classe mondiale, l'odeur et le confort familier de l'étreinte de Jamie, et l'idée qu'il ne pouvait pas y avoir que du mauvais en ce vingt-quatre décembre. Une accalmie bienvenue qui profita à Lena, qui ressassait le passé comme elle savait si bien le faire. Là se trouvait peut-être (probablement) tout le fond du problème, outre le simple le fait qu'elle ne puisse réfléchir qu'avec sa tête et jamais avec le cœur, elle vivait malgré tout un pied dans le passé (une ironie, pour elle qui tissait sa vie future dans un minutieux schéma). Sans prêter plus d'attention à la question, puisque le sujet en cours la passionnait bien plus, Lena laissa échapper de sa bouche un adorable ricanement.  ― J'ai mentis à propos de ça. Il ne t'a jamais beaucoup aimé, À sa décharge, son père n'était friand d'aucun garçon qui trainait avec son unique fille, à part peut-être Jonas lorsqu'ils étaient tout jeunes et encore. Il faisait son boulot de père préoccupé par les fréquentations de son bébé, et s'en était voulu de ne pas avoir insisté sur l'interdiction de trainer avec le gamin turbulent des voisins lorsque Lena était partie aux états-unis. ― Sale gosse, sale ado, sale adulte, plaisanta-t-elle, sur fond de vérité. Seulement le sale gosse, et le sale ado, avait le mérite de l'avoir faite rire à une époque, et encore un peu aujourd'hui, les regrets et aigreurs misent de côté. ― Oui, c'était plutôt cool dans le genre, souffla-t-elle, pas conquise, mais presque. Elle prêta une attention toute particulière à son histoire, un sourire naissant sur les lèvres. Parce qu'elle avait une excellente mémoire, Lena pouvait encore le voir se présenter sur le pas de sa porte, une boite de cookies et une jolie carte sous un bras, son petit cœur de gosse insouciant dans les mains. Ce souvenir seul parvint à lui coller un sourire mutin sur la bouche, et elle manqua de si peu de lâcher un soupir béa. Malgré tout elle se souvenait aussi d'un bout de l'anecdote que Jamie n'avait pas l'air d'avoir pris en compte. ― Ce que tu ne sais pas, c'est que Pia savait que tu préparais tout ça... pour elle. Du moins, c'est ce qu'elle disait. Tu imagines donc ma surprise quand tu t'es pointé. Où il savait, mais comme pour le bouquet de fleurs, avait dévié de sa première idée pour son éternelle seconde. Refusant de s'embourber dans une énième psychose le concernant, elle s'enfonça encore plus dans ses bras, ne relevant même plus leur proximité qui lui était encore toute familière, malgré les années. ― De toute façon, j'étais déjà bien trop intelligente pour toutes ces idioties de Saint Valentin, et peut-être qu'elle était passée à côté de quelque chose. De la beauté du geste, très clairement. Parce qu'il n'y avait aucune excuse concrète pour fêter les valentins, ou les amoureux, et elle ne voyait de toute manière pas le rapport entre les deux, elle s'était contentée d'une excuse bidon et de lui claquer la porte au nez sans savoir que diable faire de plus. Peut-être qu'elle n'avait jamais vu que l'utilité des choses avant d'en voir la beauté, et que finalement, elle refusait les pseudo-avances de Jamie depuis plus longtemps qu'elle ne l'imaginait. Qu'elle avait tort depuis le tout début, et qu'à la place de voir le mal dans tout ce qui composait Jamie Sinclair, elle devrait faire un effort pour essayer de retrouver ses bons côtés. À méditer. Ne trouvant rien de sensationnel à répondre à sa soudaine nostalgie, puisqu'elle était plutôt d'accord avec lui, mais refusait de se plonger plus dans le passé qu'elle ne l'était déjà, Lena se contenta de hausser les épaules. Un médecin qui passait par là s'arrêta sur le duo insolite, et fronça les sourcils face à tant de frites, et d’apitoiement. Il précisa à juste titre que les horaires de visites étaient terminées depuis longtemps, et que l'état de son père avait peu de chance d'évoluer dans ce qu'il restait de la nuit. Qu'ils feraient mieux d'aller se coucher, ou profiter de noël tant qu'ils le pouvaient encore. Lena jeta un coup d'oeil à l'heure. Une heure seize du matin. Pour eux qui vivaient plutôt la nuit, il était encore temps d'aller rejoindre sa famille pour l'un, et d'hésiter à aller prendre un verre avec les Windsor jusqu'à tomber de fatigue pour l'autre. Elle se redressa d'un coup d'un seul, et tendit une main vers Jamie, encore assis au sol. ― Ça te dérange de me ramener ? demanda-t-elle. L'ambulance l'avait emmenée à l'hôpital en même temps que son père, et elle comptait attendre le lendemain d'avoir des nouvelles d'Elya pour lui demander de la récupérer, mais puisque l'opportunité est là.
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