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 whatever we are, i still remember the way we were lena/jamie

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AuteurMessage
Teddy Henstridge
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Teddy Henstridge


Messages : 1694
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whatever we are, i still remember the way we were lena/jamie Empty
MessageSujet: whatever we are, i still remember the way we were lena/jamie   whatever we are, i still remember the way we were lena/jamie EmptyDim 11 Fév - 3:06

Jamie Sinclair a écrit:
One of the hardest things you will ever have to do, my dear,
Is to grieve the loss of a person who is still alive.


Trois jours. Trois longs jours que sa mère avait lâché cette bombe lors d’un de leurs repas dominicaux. Trois jours qu’il n’arrivait pas à s’enlever cette idée de la tête. Trois jours qu’il avait passé à réfléchir sans jamais ne serait-ce qu’effleurer une solution à son problème. Il n’avait strictement aucune idée de la manière dont il devait agir, Lena était revenue à Fortingall pour s’occuper de son père, malade. Il ne l’avait pas revu une seule fois depuis son départ de Brown, cette fameuse soirée dont il n’a que des bribes de souvenirs. Lorsqu’elle lui avait annoncé son départ, jamais il n’aurait imaginé qu’elle partait tout bonnement de l’université ; d’un coup, du jour au lendemain, en un claquement de doigts, qu’elle ne serait plus là le lendemain matin, qu’il n’aurait plus d’occasions pour tenter de se racheter. Les années avaient passé et celle qui avait rythmé ses quotidiens depuis sa plus tendre enfance avait totalement disparu de la circulation. Pas de nouvelles, pas de moyen de la recontacter à travers les réseaux sociaux, rien, le silence total. Si sur le moment il avait trouvé normal de vouloir profiter au maximum de son expérience universitaire américaine, il s’en était énormément voulu depuis d’avoir poussé le vice aussi loin, de ne pas avoir fait les efforts nécessaires pour protéger ce qu’il avait de plus précieux, d’avoir compromis leur histoire d’amour mais également d’amitié pour quelques soirées trop arrosées et quelques paires de seins refaites. Car elle était spéciale, Lena. Ce n’était certainement pas le même de genre de filles que celles qu’il embrassait en soirée, non, c’était une perle rare. C’était le genre de fille pour qui il aurait dû se battre, le genre de fille dont il était inconsciemment tombé amoureux un peu plus chaque année passée à ses côtés, le genre de fille avec qui il se serait vu construire quelque chose, quelque chose de réel, quelque chose de concret, de durable, quelque chose de beau. Et aujourd’hui, deux options s’offraient à lui. Être égoïste et tenter de nouveau sa chance, quitte à la faire souffrir en lui remémorant les douloureux souvenirs qu’il lui avait fait endurer. Ou alors se montrer désintéressé, altruiste et la laisser poursuivre sa vie paisiblement, sans ajouter une autre situation douloureuse à sa vie qui semblait l’être suffisamment de la sorte avec la condition de son père. Cela faisait donc trois jours qu’il y réfléchissait, qu’il prenait une décision avant de revenir dessus trente secondes plus tard, indécis comme il ne l’avait jamais été, lui qui était habituellement toujours sûr de ses choix. Au diable l’altruisme ! Tout cela n’était rien de plus que de la lâcheté déguisée en forme de bonté. On n’obtenait jamais rien dans la vie en se défilant. Il devait oser pour ne pas vivre avec des regrets, pour ne pas vieillir en radotant les fameux « et si… ». Cela ne lui coûtait rien de tenter sa chance, hormis peut-être sa fierté – qu’il avait déjà bien piétinée entre deux vomis dans ses années américaines – et le gain potentiel était lui bien trop précieux pour le laisser passer. Au-delà d’un couple qui aurait pu le rendre heureux d’une manière dont il ne sera probablement plus jamais, c’était surtout la meilleure amitié qu’il n’ait jamais connu qui méritait qu’on se batte pour. Une vingtaine de minutes plus tard, il était garé devant la maison des Maclean, prenant une grande inspiration et n’ayant aucune idée de ce qu’il allait bien pouvoir dire. Il n’avait aucun plan d’action, allait tout miser sur l’improvisation et son charme naturel – même si au vu de tous ses torts, ce dernier serait sûrement bien insuffisant – pour essayer de rétablir un contact pacifique avec Lena. Après tout, de l’eau avait coulé sous les ponts depuis ce fameux épisode à Providence, il y avait de fortes chances qu’elle soit passée à autre chose, qu’elle ait tourné la page, que sa rancœur se soit estompée avec le temps et qui savait, qu’elle soit plus ou moins ouverte à l’idée d’une sorte de réconciliation. Le doigt sur la sonnette, le cœur qui battait à mille à l’heure, cinq secondes qui paraissaient être une éternité et la porte qui s’ouvrait sur cette magnifique chevelure blonde et ses yeux bleus dans lesquels il adorait se perdre. Béat, il mit quelques secondes avant de réussir à prononcer le moindre mot. « Mademoiselle Maclean, c’est un plaisir de vous revoir. » lâcha-t-il finalement, armé d’un grand sourire. Il misait sur son enthousiasme, le genre d’enthousiasme contagieux que l’on a quand on reprend contact avec un vieil ami. Même si dans le cas présent, il était l’unique raison de cette perte de contact. « J’ai appris que tu étais de retour à Fortingall, je ne pouvais pas ne pas passer te voir… même si j’aurais probablement dû le faire plus tôt. » Plus tôt comme dans la seconde après l’avoir appris, comme son instinct lui avait guidé sur le moment. « Tu deviens quoi ? Ca… ça fait longtemps. » finit-il, gêné, la tête basse pour la première fois depuis qu’elle avait ouvert la porte.

Lena Maclean a écrit:
--------------

― From walking home and talking loads
To seeing shows in evening clothes with you
From nervous touch and getting drunk
To staying up and waking up with you ―
--------------

Planquée sur la banquette aménagée prêt de la fenêtre côté ouest, troisième et dernier étage de la maison, Lena grignotait le reste des bonbons d'Halloween en lisant avec intérêt la dernière page d'une revue politique. Il n'y avait qu'elle à Fortingall pour s'intéresser à ce genre de magasine pour les faux et les menteurs, comme l'avait souligné son père dans un grognement presque révulsé. Lena s'était contenté de lui répondre d'un sourire doux, trop concentrée qu'elle était pour se lancer dans un énième débat houleux sur la politique intérieur d'Ecosse. Parce qu'elle n'aimait pas les confrontations, Lena laissait toujours son père, où quiconque d'ailleurs, l'emporter sur elle dans un débat. Elle concédait volontiers la victoire à qui s'enhardissait face à ses arguments, et grand bien lui en fasse, elle eut ainsi tout le loisir d'achever sa lecture. Les journées à Fortingall paraissaient plus longue qu'à l'époque. Elle avait grandi, était arrivée à maturation, comme un bon petit vin. Elle n'avait plus à cœur d'écumer les rues pavées à la recherche d'une échoppe dans laquelle se poser, ou d'un sentier à explorer pour la millième fois. Surtout, elle avait perdu son compagnon de tous les instants, et savait pertinemment qu'écumer Fortingall sans Jamie ne ferait que lui rappeler qu'elle l'avait perdu. Enveloppée par une nostalgie malveillante qui n'avait de cesse de s'accrocher à elle, Lena poussa un soupir las. Elle aurait pu fixer un rendez-vous avec le reste de la bande, mais à quoi bon. L'envie l'avait abandonnée depuis longtemps, et elle n'était là, officiellement, que pour son père. Trop occupée à suivre le fil de ses pensées, perdue entre Jamie et le reste, Lena manqua de peu le mouvement en bas. Elle avait le regard pendu à la fenêtre depuis des heures maintenant, et n'avait pas observé le moindre signe de vie, si ce n'est Meowth, le chat de Madame Partridge, qui dévalisait encore la poubelle des Carswell. Une voiture venait de se garer en bas, et elle fronça les sourcils. Ils n'attendaient personne aujourd'hui, et la voiture était garée juste devant le portail. Pas celui de la voisine, mais chez eux. Son cœur fit une embardée lorsque Jamie s'extirpa du côté passager, et une autre lorsqu'il trouva le courage (ou l'audace) de pousser la grille en fer et de venir sonner. Juste quand elle s'accordait un moment, et s'autorisait à penser à Jamie, ce dernier se pointait par comme magie.  S'il lisait dans ses pensées ? Elle pouvait largement en douter, compte tenu des circonstances, et surtout du quotient sentimental de leur relation, ce même si celle-ci se retrouvait réduite à un rien du tout poignant. Ne sachant plus où se foutre, Lena se leva d'un bond et fit des tours sur elle-même (ce qui lui sembla être 8 fois) avant de trouver à son tour le courage d'aller lui ouvrir. Il avait sonné. Probablement plusieurs fois, mais en l’apercevant, elle était entrée dans un état second que son père trouva hilarant lorsqu'il la vit passer devant la porte du salon. L'effet Jamie. Elle ouvrit la porte sur un passé qu'elle regrettait, et un présent foutrement bancale. Prise dans un paradoxe, elle le trouva à la fois changé et … pas tant que ça. Il avait toujours son sourire de gamin, à la fois doux et espiègle, mais une barbe de plusieurs jours donnait définitivement plus de maturité à ses traits. Jamie souriait. Elle n'était pas capable d'afficher plus qu'une moue embarrassée.  ― Bonjour. répondit-elle, le ton hésitant. Pas mal, bon début. Un peu pitoyable, certes, mais c'était pour l'heure tout ce qu'elle était capable de sortir. Jamie avait toujours été comme ça : il prenait la vie avec un entrain, une audace qu'elle lui avait souvent envié. Il menait la danse, comme toujours, et lui prouva par A + B qu'il était plus grand, plus téméraire, mieux qu'elle ne le serait jamais. Sur certains aspect au moins. Incapable de se souvenir de tout ses défauts sur le moment, Lena le scruta un moment, à moitié cachée derrière la porte d'entrée. Sa présence ne lui rappelait que le bon, plus le mauvais, tant elle était inespérée. Si son cœur ne frappait pas si fort dans sa poitrine, il était fort probable qu'elle lui aurait sauté dans les bras. Hélas...  ― Ah … bon... ? demanda-t-elle, cette fois le ton plus affirmé, et très peu convaincue. Oh, il pouvait très bien se passer de venir la voir, elle n'aurait jamais osé lui rendre visite. Et pourquoi faire de toute façon ? Ressasser le passé ? Revenir sur leur histoire ? Elle avait compris, ce de la pire manière, que la seule relation sérieuse que Jamie entretenait était celle qu'il avait avec l'excès sous toutes ses coutures. Par le passé, Lena avait mis un temps considérable à se remettre des tromperies, des mensonges, et surtout de la douleur de perdre son meilleur ami plus que son premier amour. Se sachant incapable de revenir sur cet épisode désastreux de sa vie, elle hésita à se livrer sur sa vie actuelle. ― Je... commença-t-elle, avant de se racler la gorge. ― Excuse-moi, c'est juste que je ne m'attendais pas à te voir débarquer... comme ça, et là. sur son pallier, ou du moins celui de son père. Au contraire, elle s'était imaginé que sa mère avait tout naturellement vendu la mèche (pas que sont retour soit un grand secret, tous le monde était au courant et lui probablement le dernier), mais qu'il se serait contenté de hausser les épaules, ou mieux, de se renfrogner. Certainement pas qu'il se pointerait chez elle, un sourire heureux sur les lèvres. Comme quoi, leur rupture ne l'avait pas touché autant qu'elle avait eu l'audace de le croire.  ― Je ne suis pas de retour. Enfin pas vraiment. Je m'occupe seulement de mon père, mais je ne compte pas m'établir de nouveau à Fortingall. Pas du tout de suite, du moins. reprit-elle, consciente qu'elle devait prendre sur elle pour faire au moins bonne impression. Pour la première fois, l'idée de tisser une amitié nouvelle avec lui l'effleura. Elle darda sur Jamie un long regard, engourdie par les possibilités, alors qu'ils n'en étaient (pour le moment) qu'au point mort.   Si elle allait l'inviter à entrée ? L'idée était saugrenue au point qu'elle n'y pensa qu'une infime seconde, et préféra la perspective de tenir la porte d'entrée à celle d'une discussion autour d'un thé. Tant d'idées condamnées avant même d'avoir été étudiées.  Il n'allait pas rester là bien longtemps de toute façon, si ? Quel était l'intérêt, si ce n'est remuer le couteau dans une plaie pitoyablement et péniblement refermée.  ― Et toi, qu'est-ce que tu deviens ? demanda-t-elle, plus par esprit de contradiction que par politesse.  ― Je savais pas que tu vivais ici à nouveau. C'est bien. Menteuse. Elle savait. Harry, un membre du groupe, et un pur concentré de naïvement par-dessus le marché, s'était empressé de lui dire qu'ils avaient passé une soirée mémorable la semaine passée. Elle savait, plus ou moins.

Jamie Sinclair a écrit:
One of the hardest things you will ever have to do, my dear,
Is to grieve the loss of a person who is still alive.


Son état d’esprit en était revenu au point de départ, il ne savait pas si venir sonner à sa porte était une bonne idée, Lena paraissait froide, distante... Et c’était tout ce qu’il y avait de plus logique, à quoi s’attendait-il ? A ce qu’elle lui saute dans les bras en lui ouvrant la porte ? A ce qu’elle lui dise à quel point il lui avait manqué ? Non, Jamie n’était pas suffisamment naïf, stupide, idiot, con – utilisez le qualificatif qui vous chante – pour croire à tout cela. Il savait pertinemment que l’accueil n’allait pas être des plus chaleureux. Après tout, il était probablement la personne qui lui avait infligé sa plus grosse souffrance, sa plus grosse peine, ou du moins, l’une des plus importantes. Mais malgré cela, il était venu. Il était venu car même s’il n’y avait qu’une chance minime de la récupérer, un millième de pourcentage, il devait faire tout ce qui était en son pouvoir essayer. Parce qu’à ses yeux, Lena était la personne pour qu’il était prêt à livrer des batailles perdues d’avance. « Excuse-moi, j’aurai certainement dû te prévenir en amont… mais ce n’est pas vraiment comme si j’avais un moyen de te joindre à ma disposition. » Elle ne lui avait laissé aucun moyen de la contacter à son départ de Brown, elle avait très rapidement changé son numéro de téléphone et n’était pas une adepte des réseaux sociaux. Quant à son adresse mail, il doutait que la vieille adresse qu’elle avait quand ils étaient adolescents soit encore utilisée. Des années qu’il n’avait plus aucune nouvelle d’elle, des années qu’il vivait avec des remords, des années qu’il créait les pires scénarios possibles dans sa tête. Il l’imaginait mariée, avec des enfants, complètement épanouie dans sa vie et surtout, il l’imaginait l’ayant complètement oublié ; lui qui aurait dû être ce mari, ce père de famille s’il n’avait pas été si stupide, s’il n’avait pas tout gâché sous le faux prétexte de vivre sa jeunesse à fond. Ah il l’avait vécu sa jeunesse, mais il avait surtout compromis son futur. « Et si je t’avais prévenu de ma visite, tu ne m’aurais de toute façon pas ouvert la porte » eut-il envie d’ajouter avant de se raviser au dernier moment. Il n’était pas en position de mettre de l’huile sur le feu, c’était lui l’unique fautif dans l’histoire, il en avait pris conscience avec le temps, alors lui faire le moindre reproche n’était pas vraiment dans son intérêt, pas s’il voulait un jour pouvoir espérer entrevoir un avenir à ses côtés. « Ouais, mes parents m’en ont parlé. Comment il va ? Il tient le coup ? » lâcha-t-il maladroitement quand Lena aborda le sujet de son père. Ce n’était pas un sujet sur lequel Jamie était à l’aise, il avait toujours eu une peur bleue des personnes gravement malades, des mourants. Mais il ne pouvait imaginer dans quel état psychologique Lena pouvait se trouver actuellement, elle qui avait déjà vécu l’énorme désespoir de perdre sa mère, même si elle était trop jeune pour bien se souvenir d’elle. « Et toi, t’arrives à gérer tout ça ? » ajouta-t-il, réellement préoccupé par la santé mentale de celle avec qui il avait l’habitude de tout partager, de tout vivre, et qui ressemblait vaguement aujourd’hui, à une étrangère. « Oui, j’imagine bien que le petit Fortingall ça doit bien te changer de…  Où est-ce que tu étais en fait avant ? » demanda-t-il, comme une façon détournée de savoir ce qu’elle avait fait de toutes ces années. Il ne savait même pas si un homme partageait sa vie et la décence lui interdisait de lui demander de but en blanc après ce qu’il lui avait subir. Ce n’était pas ses affaires à ce connard, c’était plus ou moins en substance la réponse qui l’attendait si jamais il s’aventurait sur ce chemin-là. Puis, petit à petit, la conversation dériva sur le sujet qu’il maîtrisait le mieux, celui sur lequel il était le plus à l’aise : lui. « Oh je bosse dans les ressources humaines, je bouge entre Fortingall, Glasgow et Edimbourg. Pas le job de rêve mais j’suis pas à plaindre. » Une vie planquée, mais une vie qui lui convenait, près de ses proches, avec son pote Damian pour faire les quatre cents coups. « Je suis revenu ici après Brown. Ce n’est pas la ville la plus vivante, mais je préférais ça plutôt qu’être un inconnu dans une grande ville. Ici au moins je suis entouré de gens qui comptent pour moi… même si certains manquaient à l’appel. » Toi aurait-il pu ajouter, mais Lena était suffisamment intelligente pour comprendre cet énorme sous-entendu. Elle manquait à l’ensemble de leur bande, mais elle lui manquait surtout à lui, et même si Odessa faisait tout ce qui était en son pouvoir pour qu’il l’oubli, rares étaient les jours qui passaient sans qu’il n’ait la moindre pensée pour Lena. Après une longue inspiration, il s’aventura finalement à aborder un sujet fâcheux. C’était incroyablement risqué, mais il n’avait pas vraiment envie de rester une heure sur le perron à raconter banalité sur banalité, à parler de son boulot ou du barbecue qu’organisait les voisins le week-end prochain. « Tu… hmm. Tu penses que c’est… que c’est envisageable de partir sur de nouvelles bases ? D’essayer de retrouver petit à petit cette amitié qu’on a perdu en chemin ? Ou alors tu as tiré un trait complet sur ta vie antérieure ? » Traduction : est-ce que tu as tiré un trait sur moi, sur nous, sur notre histoire, ou reste-t-il un minuscule espoir ?

Lena Maclean a écrit:
Comme toujours, elle le trouva insolent et rembourré à l'audace. Jamie avait en lui cette faculté de piquer au vif, et de le faire avec une telle finesse qu'il était compliqué de lui en vouloir, au moins à haute voix. Quelle manière toute à fait vicieuse de lui faire rappeler qu'elle était partie, et ne l'avait gratifié que d'un silence de plomb depuis tout ce temps. Pendant un moment, Lena le toisa d'un regard fait d'agacement et de nostalgie mêlés. Elle aurait préféré lui offrir un beau et grand sourire bien forcé, lourd de sous-entendus, et auréolé d'un silence tout aussi pesant, mais se décida à la place pour une réponse dans les formes. ― Non, t'étais pas obligé, parce que t'étais pas obligé de te pointer, à la base, alors prévenir... Il comprendrait. S'il se croyait excellent au petit jeu des non-dits, Lena avait aussi quelques cartes à jouer de ce côté-là.  C'est peu décidée à naviguer dans le labyrinthe des banalités qu'elle décida d'opter pour l’attitude passive. Loin de toute joie, ou de toute haine, Lena se contenta de poser un coude sur la porte d'entrée qu'elle venait de fermer discrètement, son père n'ayant pas à entendre ces retrouvailles particulièrement épineuses. ― Il va malade. Il n'est pas mourant, dieu merci, mais … c'est un homme malade quoi. C'est à dire que, comme tous les hommes qui sont malades, la grippe lui est pire qu'un membre fraichement amputé. Son père se faisait vieux, elle le savait très bien, pourtant elle le connaissait assez pour savoir qu'il en rajoutait des tonnes. Ce matin même, le bougre lui avait fait ramasser ses lunettes tombées sous le lit par pure flemme de les ramasser, et non à cause de la fièvre. Lena s'était dépêchée de le gratifier d'une soufflante digne de ce nom, et poussa encore un soupir agacé à y repenser. Bref, son père était malade. Fatigué, congestionné, parfois grincheux, souvent dans le gaz. Malade, quoi. Il n'y avait rien de plus à dire que ce qui était déjà dit, et Lena, qui n'aurait de toute façon pas épilogué sur la question, ne le ferait certainement pas avec lui. Il était adorable de la part Jamie de se soucier de l'état de son vieux père, quoi qu'elle devina sans difficulté qu'il s'agissait là plus de politesse que de réel intérêt, mais elle n'aimait pas évoquer les problèmes de son père, comme elle n'aimait pas évoquer les problèmes en général. Ses interrogations eurent le mérite de la faire sortir de l'espèce de faux je-m'en-foutisme dans lequel elle s'était installée depuis qu'il avait frappé à sa porte. Elle eut envie de lui balancer un ' de quoi j'me mêle ? ' à la figure, mais se ravisa in extremis, non pas par gentillesse, ou politesse, mais par dignité. Refusant de répondre à ses questions, parce qu'elle jugeait, à raison, n'avoir aucun compte à lui rendre, Lena se mordit la langue et le toisa longuement. Si elle tenait le coup ? Oui. Elle était plus forte que ça, ce grâce à lui. Elle avait traversé bien des épreuves, des pires que celle-ci – leur rupture en point d'orgue, et ne douta pas un seul instant que son père, ce combattant, saurait combattre les affres de l'âge encore un peu. Elle haussa les épaules.  ― Je ne sais pas, où est-ce que les habitants de Fortingall disent que j'étais  ?. Quelle formidable façon de détourner la question, et avec un espèce de faux sourire en prime. Elle avait assez fréquenté Fortingall dans ses jeunes années pour savoir que le moindre voisin qui va sortir sa poubelle à une heure suspicieuse sera le sujet phare des conversations du lendemain, alors son retour... Elle s'intéressa malgré elle à ce qu'il était devenu, et l'avait plutôt imaginé party planner abonné aux réunions d'alcooliques anonymes, accroché à ses jeunes années plus qu'à une femme qu'il se serait choisi dans le panel de gonzesses qu'il avait lamentablement baisé après un verre de trop. Ca, et d'autres scénarios plus ou moins scandaleux, et indigne de lui. Ravie sans se l'avouer qu'il avait mieux tourné que ce qu'elle s'était imaginé, et qu'il ne fasse pas mention d'une petite amie ou épouse dans ses confidences, Lena se plongea une demi-seconde dans un silence contemplatif. Même si certains manquaient à l'appel. Ah. Jamie et ses sous-entendus plus lourd qu'un enclume. Sauf que d'une manière, il l'avait repoussée. Il avait préféré toutes ces filles plutôt qu'elle, et si elle avait accepté cette vérité depuis longtemps déjà, ça ne la rendait pas moins triste.― Ah bon. Je vois pas bien, là, mais si tu le dis. se contenta-t-elle de répondre. L'espace d'un moment, elle se demanda combien de temps cette entrevue allait encore durer, et si elle ne ferait pas mieux de se trouver une excuse pour couper court avant que Jamie ne trouve de quoi la faire parler un peu plus. Raté. Son cœur fit un loupé, un autre. Repartir sur de nouvelles bases ? Lesquelles ? De quoi ? L'amitié ? Elle perdit pied et manqua de lui dégobiller toute la souffrance qu'il avait causé droit sur les pompes, juste pour qu'il comprenne que l'amitié qu'il cherchait, il l'avait sur les godasses. ― T'es vraiment le mec le plus culotté de la création. Mais il le savait déjà, donc pas de grande nouveauté de ce côté-là. De son côté, l'amitié, ou quoi que ce soit d'autre, était parfaitement inenvisageable. Elle parvenait à peine à le regarder sans être prise à la gorge par un mélange vieux et amer d'amour, et de haine. Le retrouver était encore plus difficile que ce qu'elle avait imaginé, elle qui se croyait débarrassée de ce vieux démon-ci depuis quelques années déjà. Mais il était là, à quémander un bout de passé, un semblant de relation qu'elle se savait incapable de lui donner, et paradoxalement incapable de lui refuser. Partagée entre l'hilarité caustique et la colère lancinante, Lena tenta de remettre ses émotions en ordre avant de lui répondre. ― Pourquoi ?. demanda-t-elle simplement ?― Je n'ai pas tiré de trait sur mon passé, pas complètement du moins, ajouta-elle, pour clarifier. Elle parlait encore avec les autres. Alors d'accord, ses relations avec le groupe n'étaient plus ce qu'elles étaient, mais au moins elle entretenait des rapports encore très amicaux avec la majorité d'entre eux. Elle avait fait un choix sur le cas 'Odessa' et le regrettait chaque jour, et Jamie avait décidé pour eux, mais elle estimait n'avoir en aucun cas tiré un trait sur un passé qui faisait, de toute façon, parti intégrante d'elle. ― Par contre je refuse de le revivre continuellement, ou même de le ressasser. poursuivit-elle. Pourquoi faire, de toute façon. Qu'il le veuille ou non, Jamie ne pourrait jamais retrouver le groupe de l'époque. Une inondation phénoménale avait démoli ce pont-là, et elle le trouva bien naïf de croire le contraire. ― Je ne trouve aucune raison d'envisager quoi que ce soit de plus que ce que j'ai déjà. Avec toi, les autres, ou même Fortingall. dit-elle, ni sèche, ni délicate. ― Trouve m'en une, et je pourrais peut-être y réfléchir. acheva-t-elle, convaincue qu'il ne trouverait aucune raison valable, ou bien qu'elle pourrait aisément démonter le moindre de ses arguments. Jamie avait de l'audace parce qu'il avait obtenu tout ce qu'il voulait de la vie, selon elle, mais elle déterminée à lui faire comprendre qu'il ne pourrait pas claquer des doigts cette fois.

Jamie Sinclair a écrit:
One of the hardest things you will ever have to do, my dear,
Is to grieve the loss of a person who is still alive.


Même si Jamie faisait le fier en apparence, il n’en menait pas large. Il était même terrifié, ce n’était pas une discussion anodine qu’ils entretenaient là, bien que le contenu de ladite discussion été lui, assez futile. Il prenait rapidement des nouvelles de son père, essayait de découvrir ce qu’était devenue Lena pendant toutes ces années, mais ce n’était qu’une mise en bouche, une série de politesses avant d’attaquer le plat de résistance. Un plat bien copieux qui avait mariné dans les regrets pendant de nombreuses années. Concassé de trahisons sur son lit de disputes, sauce aigre-douce à disposition. Une nouvelle fois, Lena lui précisa qu’il n’avait pas à se sentir obligé de venir la voir. Ils n’allaient pas tomber d’accord sur ce point-là et Jamie décida de ne pas en rajouter, il n’était pas le bienvenu ici, il l’avait bien compris – et c’était de toute manière totalement compréhensible – mais ce n’était pas pour autant qu’il allait rebrousser chemin aussi rapidement. Il ne s’attendait de toute manière pas à autre chose en venant ici. La seule chose qu’il espérait était un apaisement progressif pour, dans le meilleur des cas, laisser entrevoir la possibilité d’une seconde chance. « Désolé pour ça, sincèrement. J’espère que ça finira par s’arranger avec le temps. » Jamie s’était toujours bien entendu avec le père de Lena – du moins jusqu’à leur fameuse rupture – et la situation actuelle du paternel Maclean l’attristait vraiment. C’était un homme bien, droit dans ses bottes, qui avait élevé une formidable fille, il ne méritait pas ce qui lui arrivait. Beaucoup vous diront qu’ils ne souhaitent la maladie à personne. Ce n’était pas le cas de Jamie, clairement pas. Prenez Greta par exemple, la commère du coin, celle qui s’empressait de raconter de la merde dans le dos des gens à la première occasion venue, elle, Jamie lui aurait bien souhaité une maladie douloureuse, histoire de karma, tout ça. Et même son pote, Jonas. Des petits troubles de l’érection pour le tenir éloigner de sa sœur, il n’était pas contre l’idée non plus. Mais après ce que Jamie avait fait à Lena, il n’était pas certain qu’elle prenne son témoignage d’empathie sérieusement, elle allait probablement penser que ce n’était qu’une autre parole en l’air de sa part, une manière d’obtenir plus facilement ses faveurs. Elle esquiva d’ailleurs la question de Jamie sur son parcours après Providence en y répondant par une autre question. Ce que les gens pouvaient dire de Lena. Ce n’est pas que Jamie n’en avait rien à foutre – puisque vous pouviez avoir toute son attention simplement en prononçant le prénom de la fille Maclean – mais il avait pris l’habitude de ne plus croire un mot des ragots qu’il entendait à Fortingall. Les gens ne connaissaient pas Lena comme lui la connaissait, ce n’était pas eux qui allaient lui apprendre quoique ce soit, ils ne faisaient qu’inventer des histoires pour édulcorer leur vies fades et ennuyeuses. « Aucune idée. A vrai dire, la plupart des personnes me demandaient de tes nouvelles, jamais trop sur quoi répondre. A part que tu rendais sûrement heureux les gens que tu côtoyais. » Et à chaque fois quelqu’un lui demandait des nouvelles de Lena, c’était comme du sel que l’on versait sur plaie béante de son cœur qui n’arrivait pas à cicatriser. Ça faisait un mal de chien, mais il tentait tant bien que mal de rester stoïque, de ne rien laisser paraitre, parce qu’il ne méritait certainement pas de se placer en victime dans l’histoire. Puis, comme attendu, la conversation finit par s’envenimer, la demande de Jamie de retrouver un semblant d’amitié était apparemment bien trop osée aux yeux de Lena. « Tu peux appeler ça du culot. Je préfère le terme audace. J’aurais même pu dire courage, mais n’exagérons rien, tout de même. » répliqua-t-il, en plaisantant à moitié. Mais le retour de flamme fût rapide. Elle n’était pas du tout prête à rigoler, pas sur ce sujet, pas prête à revivre le passé non plus selon ses dires. Comment pouvait-il la blâmer de réagir de la sorte. Elle avait son orgueil, sa fierté, elle n’allait pas l’accueillir à bras ouverts après tout ce qu’il lui avait fait endurer. Mais dans le genre borné qui ne rendait pas les armes facilement, qui se battait contre vents et marées, Jamie en tenait une bonne couche. Alors lorsque Lena lui demanda de lui donner une bonne raison valide de leur offrir une seconde chance, il prit une grande inspiration, marqua une pause de quelques secondes, avant de se lancer. « Pourquoi ? Parce que ça nous permettrait d’éviter les malaises dans le groupe. Parce que ça serait bête de perdre à jamais une relation, une complicité comme la nôtre. Parce qu’après tout ce qu’on a vécu, tout ce qu’on a traversé, je ne peux pas me résoudre à croire que tout est fini, même si j’en suis la raison principale. Parce que petite, tu donnais toujours une seconde chance aux gens. Parce que je sais que j’ai merdé. Parce que tu ne peux pas savoir à quel point je suis désolé, à quel point je m’en veux d’avoir été un écervelé infidèle, parfait cliché du connard sur un campus américain. Parce que je ferai tout ce qui est mon pouvoir pour me racheter, petit à petit. Parce que c’est moche, mais je ferai tout pour t’avoir à l’usure. Parce que plutôt que céder maintenant te fait économiser des mois ou des années jusqu’à ce moment où tu craqueras par lassitude. Parce qu’il ne s’est pas passé un jour sans que je pense à toi depuis que tu es partie de Providence. Parce qu’il n’existe pas assez de mots dans le dictionnaire pour décrire à quel point je suis désolé, à quel point je m’en veux. Parce que putain, tu sais très bien que tu es la seule personne pour qui je serais capable de me mettre à nu de la sorte. » « Parce que je t’aimerai toujours, jusqu’à ce que je crache mon dernier souffle. » Il pensa cette dernière phrase si forte qu’il eut peur l’espace d’un instant de l’avoir réellement dite. Contraste saisissant avec la personne qu’il était habituellement, il baissait désormais les yeux, effrayé par la réaction que Lena pourrait avoir. « Je sais que je suis un égoïste. Que je ne pense qu’à moi dans cette histoire. Mais je ne tirerais pas un trait sur tout ça, pas comme ça, pas sans essayer de me racheter. »

Lena Maclean a écrit:
Pourquoi se lancer des fleurs, Jamie, lorsqu'elle est parfaitement disposée à te les lancer à la figure. Son audace, il pouvait se la mettre où il voulait. Dans l'anus, par exemple.  ― Ouais, appelle ça comme tu veux, mais va le faire plus loin. qu'elle lâche, au point culminant de son animosité. Ca sert à rien ce qu'il fait là. Elle savait très bien où il voulait en venir, et c'est pas un passant par l'humour qu'il y parviendrait. Lena prenait leur glorieuse idylle trop à cœur pour avoir la force de rire aux dessus de ses cendres, et le simple fait qu'il en soit capable lui prouva qu'il avait achevé son deuil de leur couple bien avant elle. ― Jamie... qu'elle essaye de le couper alors qu'il se lançait déjà. Parce qu'elle voulait pas entendre ce qu'il avait à dire. Qu'elle savait que chaque mot qui sortirait de sa bouche, pour les minutes à venir, ne ferait qu'entailler un peu plus une blessure qui ne s'était jamais complètement renfermée. Elle essaya de l'ignorer, leva les yeux au ciel, croisa les bras autour de sa poitrine, parce qu'une partie d'elle considérait qu'elle avait déjà trop entendu ces bonnes paroles là. Elle s'était lassée des faux espoirs, des fausses raisons, des fausses excuses. L'ombre d'un sourire se dessina sur ses lèvres lorsqu'il eut l'audace, puisqu'il y tenait tant, de mentionner l'usure. Cet outil imparable de romantisme. ― Tu sais ce qui fonctionne mieux que l'usure ? La fidélité. siffla-t-elle, retorse. Comme s'il ne la connaissait pas assez pour savoir qu'elle n'était pas ce genre de nana. Qu'il n'allait pas se glisser à nouveau dans ses bonnes grâces avec ses accroches toutes faites et ses sourires pollués aux mauvaises intentions. Alors d'accord, elle partait de toute façon pour démonter tout ce qu'il pourrait trouver pour justifier son comportement, et sa seule présence sur son paillasson. D'accord, ses arguments parvenaient à la toucher. Plus qu'elle ne voulait l'admettre. Mais l'usure, vraiment. Elle était beaucoup trop tenace, et lui avait trop merdé. En méditant sur ses mots, Lena le laissa achever son laïus sans l'interrompre, et laissa encore un silence douloureux couler entre eux lorsqu'il eut achevé son œuvre. ― Ce que j'ai traversé. finit-elle par le corriger, interpellée par ce passage-là plus que par le reste. ― Tu parles de ce que nous avons traversé, mais c'est ce que j'ai traversé... pendant que tu t'amusais. Elle trouva lamentable, mais juste, de sa part de devoir préciser. Jamie n'avait jamais compris. Il ne voyait pas le mal. Il vivait pour lui, manipulé par ses désirs qu'il était. Incapable de faire passer les besoins de quelqu'un d'autre avant les siens, ou au moins à même niveau. Il n'y avait aucun sacrifice à la carte, aucun, et elle n'avait aucune raison de croire qu'il avait changé. Pourquoi faire de toute façon ? Il s'amusait tant. ― Je t'ai donné un tas de secondes chances à l'époque, mais pour toi il était plus question de vivre ta vie qu'autre chose donc... Il l'avait eu, sa seconde chance. Et une autre encore après. Et d'autres plus tard. Fallait marcher dans son sens, à Jamie. À la même allure, suivre sa putain de cadence effrénée, et Lena n'avait juste pas pu suivre. Pas dans cette déroute-la. Contrairement à Jamie, qui nettoyait son cœur et tout ce qu'il abritait – amour, honte - comme on se débarrasse des saletés pendant la douche, Lena n'était pas si douée. Pas douée à danser avec l'amour, encore moins avec la vie. Peut-être parce qu'elle vivait trop à la loyale, et lui ne faisait que tricher.  ― J'étais amoureuse de toi, tu sais. Si je voulais autant réussir mes études, c'était pour m'assurer un futur que j'imaginais avec toi. reprit-elle, dans un soupir. Ça ne signifiait pas qu'elle ne s'était pas amusée, loin de là. Elle avait, elle aussi, profité de son expérience aux États-Unis, et avait été la victime du rêve américain à base de débauche, calories et choix esthétiques douteux. La différence avec Jamie : elle savait s'arrêter. ― Tout ça pendant que tu … Bref. Tout ça pour ça. Elle en avait assez de radoter. À quoi bon. Elle lui en voulait, il le savait, period. Elle leva les yeux au ciel, et haussa les épaules, comme pour chasser le poids de cette conversation qui pesait sur ses épaules. ― Donc j'espère que tu comprends qu'être ton amie n'est maintenant plus dans mes capacités. Comment s'imaginer le soutenir dans ses missions conquêtes, et en rire avec lui autour d'un verre, alors qu'elle s'était faite à l'image d'eux, heureux. Si le plan qu'elle avait imaginé sur les bancs de la fac avait tenu le coup, ils seraient certainement fiancé à l'heure qu'il est, et son père serait l'heureux grand-père d'une petite fille - ou garçon, qu'importe. Mais ils étaient là, à se regarder en chiens de faïence en espérant que l'un céderait à l'autre, et le beau cliché, Lena y avait foutu le feu. ― Y a prescription, je sais. C'était y a longtemps, et tout, mais j'en suis pas capable, c'est tout. Aucune espèce d'usure pourra changer ça. Essaye de te mettre à ma place, et de me comprendre, c'est tout ce que je te demande.  Je vais faire semblant devant les autres, mais c'est tout. S'il voulait plus, fallait y penser avant. Et encore, faire semblant, elle comptait plutôt jamais se pointer, ou s'assurer qu'elle aurait pas à assister à l'une des nombreuses missions 'baise du soir bonsoir' de Jamie en prenant l'apéritif avec Stella et/ou Jonas.  ― Ne sois pas désolé, d'accord ? Ca sert à rien. Passe à autre chose. l'avise-t-elle, sans grande conviction. Parce qu'elle était passée à autre chose, elle ? Le mal de chien qu'elle avait à s'imaginer copiner avec lui prouvait l'opposé.

Jamie Sinclair a écrit:
One of the hardest things you will ever have to do, my dear,
Is to grieve the loss of a person who is still alive.


Il avait fait ce long monologue, de long discours, mais aucun beau discours (si tant est que celui-ci pouvait être considéré comme beau) n’avait jamais remplacé des actes. Ses erreurs, il les avait faites il y a bien longtemps de cela et à l’époque, il avait été trop con pour tenter de les corriger tant qu’il était encore temps. De se corriger lui-même, d’arrêter d’être le cliché d’un autre cliché d’une série américaine à petit budget. Et en effet, évoquer l’usure à voix haute – et ce, même s’il le pensait – lorsqu’il tentait de la reconquérir était une terrible idée. En y pensant bien, cela pouvait être considéré comme un moyen déguisé de la dénigrer, de lui dire qu’elle n’avait de toute façon aucune volonté. Ce qui, bien entendu, était complètement absurde. Il aurait dû être fidèle, il le savait, on arrêtait pas de lui répéter depuis des années, il n’arrêtait pas de se le répéter. « Je sais. Mais je ne peux malheureusement pas effacer ce que j’ai fait. J’ai été le dernier des cons, j’en suis conscient, mais je peux seulement essayer d’être une meilleure personne aujourd’hui. » Et il essayait. Ou plutôt, il allait essayer pour elle. Il ne trompait plus ses copines aujourd’hui pour la simple et bonne raison qu’il n’avait plus de copine, simplement des relations sans attache, car au final, aucune fille ne pouvait arriver à la cheville de Lena. Il avait bien essayé, il avait eu une vraie relation sérieuse depuis qu’il était rentré de Brown, et très rapidement, le fantôme de Lena était devenu un sujet de dispute, il ne s’était pas remis de sa rupture, il ne s’en est toujours pas remis aujourd’hui. « Ce que je t’ai fait traverser même. » corrigea-t-il, avant de reprendre. « Et je sais que rien de ce que je pourrais faire ne pourra l’effacer, mais peut-être l’atténuer un minimum. » Il ne cherchait pas à effacer ce qu’il avait fait. Il avait été dans cette optique pendant un moment, s’était reposé le problème dans tous les sens sans jamais parvenir à n’effleurer la moindre solution. Il avait merdé, point. La vie n’était pas un jeu vidéo, il n’y avait pas de checkpoint auquel reprendre pour effacer toute la merde que l’on avait faite. Et Lena continuait de lui dire que tout cela était de sa faute, qu’il ne faisait que récolter ce qu’il avait semé, c’était vrai. C’était vrai mais il en avait marre de toujours entendre la même chanson, et il commença à s’emporter un peu, pas spécialement contre elle, mais plutôt contre lui-même, contre ses actions passées. « Je sais ! Je sais putain ! J’arrête pas de te dire que j’ai merdé, je le sais, ça fait cinq ans que je me sermonne tous les jours à ce propos, alors oui je sais que j’ai tout gâché, je sais que je t’ai probablement blessé comme personne ne l’a jamais fait, qu’est-ce que tu veux que j’y fasse aujourd’hui ? Dis-le moi et je le ferais. A part si t’as une machine à remonter dans le temps à disposition, je ne vois pas par quel moyen je pourrais défaire le mal que je t’ai fait. » répondit-il avec véhémence. Il n’avait pas envie de s’emporter, de provoquer une autre dispute avec Lena, c’était même tout ce qu’il voulait éviter, il n’était venu ici qu’avec de bonnes intentions, mais il n’en pouvait plus de vivre ainsi, au milieu des reproches et des remords. « J’étais amoureux de toi aussi même si mes actes ne l’ont certainement pas montré. Je t’ai prise pour acquise et je n’aurais jamais dû, je me voyais déjà un futur radieux avec toi. Et je crois que je le serai toujours, au moins un petit peu… amoureux. » lâcha-t-il finalement, achevant sa phrase à demi-mot, dans un souffle. Quel beau menteur, il n’y était pas qu’un petit peu, amoureux. Mais c’était déjà un pas énorme qu’il venait de faire, pas vraiment du genre à s’ouvrir, à se livrer, il venait de prendre énormément sur lui et son orgueil pour pouvoir sortir cette dernière phrase. Mais le mal était fait. Amoureux ou pas, aucune de ses paroles ne pourraient apparemment faire changer Lena d’avis, et sous forme de véritables coups de couteaux dans le ventre que Lena lâcha les phrases suivantes. Pas d’amitié, encore moins d’amour, pas de futur pour eux, rien. Juste un passé, des remords et des cris fracassants. « Je… je comprends. » répondit-il difficilement, l’humidité commençant à gagner ses yeux. Il déglutit difficilement avant de reprendre. « T’auras pas à faire semblant. Je m’effacerais, je ne veux pas m’imposer pour que la souffrance revienne à chaque fois à la surface. » Il prenait la totale responsabilité de la situation actuelle et ça ne serait certainement pas juste si elle se retrouvait isolée par sa faute. Il détourna légèrement la tête pour frotter brièvement ses yeux piquants, avant de faire face de nouveau à Lena et sourire instinctivement quand elle lui conseilla de ne pas être désolé, de passer à autre chose. « Ça je ne vais pas pouvoir. Tu ne le sais pas encore ? Tu es irremplaçable Lena Maclean. » rétorqua-t-il, toujours souriant. Cette fille-là n’avait aucune d’idée à quel point elle était extraordinaire et c’était l’une des nombreuses raisons qui la rendaient si magnifique. Dans un élan de courage, il lui prit délicatement la main, avant d’ajouter. « Vis une belle vie. Tu le mérites. Toi plus que quiconque. »

Lena Maclean a écrit:
Être une meilleure personne. Sans trouver l'idée saugrenue, puisque d'accord pour statuer qu'il avait bien besoin d'un profond décrassage spirituelle, Lena se demanda ce qui pouvait bien motiver cette ambition qu'elle trouva délirante de sa part. Parce que Jamie n'était pas homme à changer de mœurs et coutumes, et parce qu'il n'était pas question de le lui quémander de toute manière. Diable, elle n'avait rien demandé si ce n'est la paix, et rêvait du moment où elle pourrait retourner à sa vie tranquille – ou seulement lui claquer la porte au nez. Il n'y avait, à son sens, rien de plus à relever, ou à dire. La vérité était ainsi :  Lena s'était ajoutée à sa longue liste de conquêtes, avait donné quelques poussières de gloire en plus à ce palmarès qu'on trouvait impressionnant ou pathétique, selon les cas. Son nom était gravé au milieu d'autres, et si elle avait longtemps cru faire la différence, elle avait arrêté de se voiler la face après une énième preuve de ses fabuleuses aventures américaine. Cette histoire l'avait intoxiquée, et elle ne voyait à présent aucune raison de replonger dans le poison pour les fausses promesses d'un Jamie qu'elle ne voyait pas changer. Pas pour elle. Pourquoi maintenant ? Pour collecter les petites miettes d'amitié qu'elle serait disposée à lui lancer ? Malgré l'opinion qu'elle se faisait de lui, il méritait plus que ça. Rien que parce qu'il s'était pointé chez elle de son propre chef, et que malgré tout, il avait l'air de vraiment croire le moindre mot qui franchissait la barrière de ses lèvres. Lena se contenta d'assister à la scène. Il savait. Très bien, parfait pour lui. Elle se demanda un moment pourquoi ils continuaient se débat sans fin, puisque chacun s'était exprimé, et ne se posa plus la question lorsque le ton grimpa de quelques octaves. Ses lèvres se ourlèrent d'une moue contrite, irritée qu'elle était par le simple fait qu'il ose jouer le gars contrarié face à elle, dans ces circonstances par-dessus le marché. ― Mais tu t'attendais à quoi, au juste ?! qu'elle lâche, sur le même ton que lui si ce n'est plus fort. Les bras grands ouverts et les belles embrassades ? Ou plus ? ― Tu voulais que je te pardonne ? C'est ça ? . poursuivit-elle sur le même ton. ― Tu m'aurais pas pardonné, à moi. Alors... Elle ne pouvait même pas s'imaginer à sa place. Si elle avait, à son tour, osé côtoyer quelqu'un d'autre, ou pire, plusieurs. Elle n'aurait jamais pu se regarder en face après ça, attachée qu'elle était aux principes moraux du couple. Alors Jamie... Si elle doutait de la véracité de ses sentiments, en revanche elle le connaissait assez pour savoir qu'il était affreusement jaloux, et n'aurait pas supporté d'apprendre qu'elle s'autorisait ne serait-ce qu'à flirter avec quelqu'un d'autre. Sur les nerfs, mais décidée à ne pas laisser l'aigreur l'emporter sur ses principes, Lena planta un regard déterminé sur lui. ― Et ne hausse pas le ton avec moi, Jamie. dit-elle, plus pondérée, mais pas moins furieuse. Lena, toute diplomate qu'elle était, ne fonctionnait pas à la véhémence de ces grands échanges. Surtout pas lorsqu'ils étaient aussi lourd de ressentiments, comme c'était à présent le cas. Elle n'était pas de ceux qui s'emportaient aisément, et préférait encore l'indifférence glaciale à un incendie de colère. ― Non, tu l'étais pas, qu'elle tranche sans prendre la peine d'écouter le reste. Parce que c'est pas comme ça qu'on traite les gens qu'on aime. Sinon Jamie avait un sacré problème avec la définition de l'amour, et Lena n'était plus disposée à lui expliquer. Rien de ce qu'il pourrait dire ne la ferait changer d'avis. Elle aurait voulu ajouter un 'ou pas assez' pour adoucir, mais n'en pensait aucune syllabe, et ne ferait pas ce cadeau à Jamie, en dépit de son aveu à peine murmuré. Pour elle, à partir du moment où il s'était autorisé à s'intéresser à quelqu'un d'autre, peu importe ce qu'il ressentait pour elle à l'époque n'avait pas suffit. Rien qu'à y penser, ses mains se mirent à trembler, et elle préféra les plonger dans les poches de son jeans plutôt que de laisser ) Jamie l'opportunité de s'en rendre compte. Cette conversation, ces retrouvailles, c'en devenait trop pour elle. Comme coup de grâce, le revirement d'attitude de Jamie qu'elle crut voir défaillir. Jamie était plus vrai, plus authentique qu'elle de ce côté-là. Lena était douée pour garder pour elle, Jamie l'était pour tout exprimer sans le moindre filtre. Ses lèvres se pincèrent, parce que malgré tout, elle avait à cœur de ne pas décevoir, ou pire, blesser. ― Non, fais comme d'habitude. J'ai rien à faire ici, et je me moque des sorties, des bars, des potes et des soirées. Ca n'a pas d'importance pour moi, alors que pour toi si. Putain c'est faux. Au moins pour les potes. Elle pense pas à Jonas, ou Stella quand elle dit ça. Mais elle refusait de laisser Fortingall, et sa relation avec Jamie, aussi vieille fut-elle, engloutir des années et des années à se reconstruire. Elle n'était là que pour son père, et rien d'autre. ― Venant de toi. répondit-elle, plus implacable qu'irremplaçable. Elle aurait presque rigolé et pleuré à la fois. Ca l'a pas empêché de la remplacer un bon nombre de fois au cours de leur relation. Pour des seins plus gros, des jambes plus longues, des lèvres plus pulpeuses. Tout un tas de motifs désuets, sans importance pour elle, mais primordiale pour Jamie Sinclair, et son besoin presque lancinant de plaire, ou d'avoir un plan b, un plan c, et leurs vingt-trois autres comparses. Ses intentions, au jour d'aujourd'hui, pouvaient être honorables, mais ça ne suffisait pas. Pas pour elle. Elle avait trop traversé pour plier, même devant ses vœux. Une belle vie. Avec lui, la vie n'aurait pas été seulement belle, mais fantastique. C'est ça qu'il arrivait pas à comprendre. ― Ca valait le coup, au moins ?. demanda-t-elle, sa main toujours dans la sienne.

Jamie Sinclair a écrit:
One of the hardest things you will ever have to do, my dear,
Is to grieve the loss of a person who is still alive.


C’était un échec cuisant, il n’y avait pas d’autres mots. En venant frapper à la porte des Maclean, Jamie avait un peu d’espoir, un espoir modéré certes, mais de l’espoir quand même. Il s’était dit que le temps avait peut-être tassé les choses, qu’elle lui offrirait peut-être l’opportunité de se faire pardonner, ou plutôt, de se racheter. Car ce qu’il avait fait était impardonnable, il s’en était rendu compte au fil des années. Certaines personnes prétendaient pardonner la trahison mais ce n’était jamais vraiment, jamais à cent pour cent. Il y avait toujours cette cicatrice douloureuse qui se traduisait souvent par un manque de confiance quand ce n’était pas par une animosité particulièrement vive à la première occasion venue. Non, on ne pardonnait jamais ce genre de chose, pas vraiment. Et si Lena ne dérogeait certainement pas à la règle, il avait espéré pouvoir entamer une toute nouvelle relation avec elle. Quel genre de relation ? Il n’en avait pas la moindre idée, juste une qui lui permettrait d’avoir de nouveau Lena dans sa vie. Elle lui manquait, sa meilleure amie, son âme sœur, celle qui avait rythmé ses quotidiens de sa naissance jusqu’à leur périple américain. Mais il avait tout gâché, il avait sacrifié la personne sur qui il aurait toujours pu compter pour quelques paires de seins siliconés et quelques shots d’un mauvais whisky américain (ce qui, soit dit en passant, était un joli pléonasme). Alors, lorsque Lena lui demanda ce à quoi il s’attendait en venant lui rendre visite, aucune réponse satisfaisante ne lui vint à l’esprit : la réelle raison de sa venue étant bien trop naïve pour être prononcée à voix haute. « Je sais pas, je sais pas à quoi je m’attendais. Je pense que je voulais tenter, essayer de rattraper les choses, une dernière fois. » Mais apparemment, la naïveté dont Jamie faisait preuve se traduisait jusque dans ses paroles. Cette sincérité était d’un ridicule déroutant. Comment pouvait-il penser mériter une nouvelle chance avec Lena après ce qu’il lui avait fait traverser, comment pouvait-il avoir l’audace de lui dire ça, de finalement sous-entendre qu’elle n’avait pas suffisamment de force de caractère pour s’en tenir à la décision qu’elle avait prise quelques années plus tôt. Baissant les yeux lorsque Lena évoqua la supposée réaction qu’il aurait pu avoir si les rôles avaient été inversé, il laissa échapper un léger soupir. « C’est probable. » lâcha-t-il. Même plus que probable, certain. Fou de rage, il aurait été voir les mecs avec qui Lena aurait flirté, il les aurait sûrement frappés jusqu’à ce qu’ils tombent, inconscients. Et puis il aurait insulté Lena, il l’aurait insulté de tous les noms qui figuraient dans son vocabulaire, lui aurait fait promettre de disparaitre à jamais de sa vie tout en lui construisant la pire réputation qui soit. Il finit par lever la tête, la regardant droit dans les yeux, plein de sincérité. « Désolé de t’avoir fait souffrir de la sorte. » Désolé de tout avoir foutu en l’air aussi. Désolé d’avoir été le pire des cons. Désolé de ne pas avoir été l’homme que tu méritais. Désolé de venir remuer le passé encore une fois aujourd’hui. Désolé de ne pas t’oublier, car désolé de t’aimer. Un amour qu’elle remettait en question, comme s’il n’avait jamais été réel, pas un seul instant. Elle ne pouvait pas savoir à quel point elle avait tort. Cœur meurtri encore aujourd’hui, de leur rupture il ne s’était toujours pas remis. « Si je l’étais, tu ne m’enlèveras pas ça. J’étais juste trop con pour l’accepter. » contesta-t-il. Il avait fait beaucoup d’erreurs pendant leur relation, elle pouvait lui reprocher nombreux de ses comportements, mais pas un manque d’amour. Peut-être ne l’avait-il pas montré. En tout cas, pas de la bonne manière, c’était certain, mais il était bien là, enfoui sous la connerie ambulante qu’il trimballait partout avec lui sur le campus de Brown. « Hors de question de te laisser isolée. Ce n’est pas parce que tu tires un trait sur moi que tu dois le faire sur le reste du groupe. » répliqua-t-il vivement lorsqu’elle lui indiqua de ne pas changer ses habitudes, de continuer à traîner avec le groupe, prétextant qu’elle, n’avait pas besoin de tout ça. Bien sûr que si elle avait besoin d’amis, de personnes présentes pour elle. Elle passait son temps à s’occuper de son père, à prendre soin de lui, elle avait aussi besoin de personnes pour prendre soin d’elle, s’assurer qu’elle ne broie pas du noir. Il savait que Stella remplissait ce rôle à la perfection et il n’était pas question de la priver de ça, certainement pas. Et puis Lena lui demanda si tout cela avait valu le coup. Non, les larmes qui tentaient de se frayer un chemin vers ses yeux ne couleraient pas, non, il n’avait pas le droit. Par fierté, premièrement, il ne voulait pas pleurer devant qui que ce soit. Et deuxièmement, il était l’unique responsable de cette relation, il n’avait pas le droit de chialer devant Lena alors qu’il avait envoyé leur relation s’écraser contre un mur. Déglutissant difficilement, il répondit finalement après un silence de quelques secondes. « Non. Bien sûr que non. Aucune expérience ne pourrait compenser la perte de ta présence. » C’était cliché, c’était ringard, mais c’était malheureusement vrai. Et pourtant, il avait essayé de la remplacer sa présence. Dans les bouteilles de whisky dans un premier temps, dans les bras d’inconnues ensuite, avant de tenter la stabilité d’une vraie relation de couple avec Poppy, infructueuse. Et aujourd’hui il essayait en revenant vers Sierra, dans le confort d’une relation qu’il connaissait par cœur, là encore, les résultats n’étaient pas satisfaisants. Non, rien n’y personne ne pouvait remplacer le manque, le vide que le départ de Lena avait causé. La main de cette dernière toujours dans la sienne, il effectua une pression légèrement plus soutenue, avant de finalement se résigner à lâcher prise. « Au revoir Lena. J’espère sincèrement que l’état de santé de ton père s’arrangera. » Il s’aventura à lui déposer une bise sur la joue avant de tourner les talons et, le cœur lourd il s’en alla, pressé d’être dans sa voiture, plus loin, pour pouvoir finalement laisser échapper ses larmes qui ne demandaient qu’à jaillir.
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